Pêche de sauvegarde à La Réunion : une pratique répandue pour préserver la faune réunionnaise

Avant tout rétablissement de radiers fusibles qui sont détruits avec les fortes pluies, les municipalités font appel à la Fédération de Pêche de La Réunion.

Forts d’une vingtaine d’années d’expérience, les membres de la Fédération de Pêche sont habitués au travail dans les espaces naturels sensibles. À Saint-Joseph, au niveau du radier fusible de la Rivière des Remparts, ils ont extrait une trentaine d’anguilles ainsi que d’autres poissons de la zone de travaux. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Une pêche de sauvegarde “utile”

Les membres de la Fédération de Pêche de La Réunion procèdent régulièrement à des “pêches de sauvegarde”. L’objectif de cette pêche de sauvegarde est, comme son nom l’indique, de “sauver” les poissons. 

On est là pour sauver les poissons impactés par la zone de travaux. Par exemple, sur le radier du Ouaki ou sur l’îlet Furcy, on a fait des pêches, quasiment une semaine avant la grosse crue. C’est utile pour notre faune locale.

Guy Vienne, Fédération Pêche Réunion 

La pêche de sauvegarde protège donc les poissons lors d’événements pouvant induire un quelconque danger ou une menace. Il peut s’agir de faits naturels, liés par exemple à la sécheresse, ou alors des faits anthropiques, tels que les travaux, les vidanges ou les entretiens. Dans le cas de la réhabilitation des radiers fusibles, il s’agit donc de travaux.

Les poissons sont relâchés en amont de la Rivière des Remparts

La pêche de sauvegarde est pratiquée depuis une vingtaine d’années à La Réunion. Elle consiste en la capture des poissons du milieu concerné. Le but est de les maintenir dans des conditions de bien-être, afin de les déplacer dans un milieu refuge et de les préserver. 

Cette pêche représente également un bon indicateur de l’état du cours d’eau ou du plan d’eau en question. En effet, elle permet de réaliser un état des lieux des espèces présentes sur le secteur. 

Au total, une trentaine d’anguilles, une vingtaine de cabots et un poisson plat ont été prélevés sur environ 150 mètres cubes et ont été relâchés en amont du cours d’eau. 

Pas de travaux sans le feu vert de la Fédération de Pêche

Avant d’entamer les travaux, la société chargée d’établir la circulation au niveau du radier, a dû attendre le feu vert de la Fédération de Pêche. 

Tant qu’on n’a pas les accords des garde-pêche, on n’a pas le droit de travailler dans la rivière et de détourner le cours d’eau. 

José Aupin, chef de chantier 

L’objectif est de préserver la faune réunionnaise

L’association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques (AAPPMA) et les membres des rivières du sud, ainsi que les municipalités, ont travaillé de concert pour préserver la faune réunionnaise. “C’est une bonne chose”, commente Stéphane Hoareau, membre de l’AAPPMA. 

“En fin de compte, ça permet de protéger les poissons. On peut aussi éviter les braconnages en sensibilisant les gens”, conclut-il. 

D’ailleurs, pour chaque zone soumise à des travaux en milieux aquatiques, la Fédération de Pêche est régulièrement sollicitée pour effectuer des prélèvements. En vue de préserver la faune réunionnaise, la pêche de sauvegarde tend à se développer encore plus sur l’île, notamment après les épisodes de fortes pluies.