Une pétition pour soutenir l’universitaire nantaise nommée à La Réunion

La suspension de la nomination comme maître de conférence de Virginie Chaillou-Atrous fait des vagues en métropole. Une pétition de soutien à l’universitaire, spécialisée dans l’histoire de l’esclavage et de l’engagisme, a été lancée.
Ouest-France a rencontré Virginie Chaillou-Atrous, l’universitaire nantaise qui a été nommée maître de conférence (d’histoire de l’esclavage, de l’engagisme et de l’économie des colonies dans les îles du Sud-Ouest de l’océan Indien au XVIIIe et XIXe siècles) à l’université de La Réunion début 2016 avant que le tribunal administratif suspende sa nomination au mois de Juillet 2016.  Pourtant le poste correspond parfaitement à son domaine d’étude, elle a d’ailleurs écrit une thèse sur le sujet.
Malgré sa sélection et ses compétences, le tribunal administratif a mis en attente sa nomination. Une décision qui, selon Sud-Ouest, est liée au lobbying effectué localement et relayé jusqu’à Paris pour s’opposer à son arrivée…
 
Les juges administratifs trancheront
 
Aujourd’hui, les universitaires de Nantes et de métropole réagissent à la suspension de cette nomination : « Virginie avait de loin le meilleur dossier, c’est navrant d’en arriver là. Si on autorise ce genre de pratiques, c’est la fin de l’université française »…
En attendant le jugement sur le fond du tribunal administratif, deux clans s’opposent. D’un côté les militants identitaires, parfois eux-mêmes enseignants à l’université de La Réunion, et de l’autre les défenseurs de l’unité nationale. Ces derniers rappellent que Virginie Chaillou-Atrous n’a pas choisi son sujet d’étude par hasard. Nantaise, elle a voulu en savoir plus sur ce lieu qui fut le premier port négrier de France et d’où partaient les bateaux qui transporteraient les esclaves vers les îles françaises de l’océan Indien.