L’activité en tunnel de lave se poursuit. Elle a débuté le 23 décembre dernier, soit au lendemain du réveil du volcan le mercredi 22 décembre à 3h30. Les tunnels de lave commencent au pied du cône, lorsqu’il s’est fermé. Des résurgences ponctuelles de coulées sont observées.
Suite aux résurgences observées hier, une deuxième bouche était visible au pied du cône ce lundi matin.
Une coulée principale en chenal unique et de faibles fontaines de lave
La coulée principale ne ressort en un chenal unique qu’une centaine de mètres en aval. L’activité en fontaine de lave au sein du cône est faible et les fontaines de lave ne dépassent la hauteur du cône, de près de 15 m, que de façon intermittente.
Depuis le début de l’éruption, le 22 décembre, la zone située entre la bordure Sud du cratère Dolomieu et le cratère Châteu Fort s’est déformée d’un vingtaine de centimètres. Aucune déformation significative au-delà du site éruptif n’est observée.
Le front de coulée avance de 100 m en 3 jours
Le front de coulée, en graton, actuellement sur une zone relativement plate, ne se déplace que très lentement. Il a progressé de moins de 100 mètres entre le 24 et le 26 décembre. Sur les dernières 24 heures, un seul séisme volcano-tectonique a été enregistré sous le sommet. Les estimations de débit de lave sont comprises entre 3 et 12 m3/sec.
L’amplitude du trémor volcanique se situe ce lundi 27 décembre au matin à 30% de son amplitude initiale. Sur les dernières 24 heure, elle montre toujours des fluctuations, indique l’Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise.
Ces dernières peuvent être liées au cône en cours d’édification qui subit des phases de construction et de démantèlement, ce qui influe sur la vitesse des débits de lave au niveau de l’évent, ou bien à des libérations ponctuelles de poches de gaz piégées dans les conduits d’alimentation entrainant une augmentation du trémor.
Les bullages du Grand-Etang n'ont pas de lien
A noter, les bullages sur le site du Grand-Etang, signalés par des internautes, n'ont pas de lien avec l'activité volcanique en cours. Une équipe de l'Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise s'est rendue sur place ce lundi matin pour procéder à des prélèvements et analyses.
D'après les premières constatations, les sites de bullages ne sont pas associés à des anomalies de températures, et les émissions sont pauvres en CO² et H²O. Les échantillons seront envoyés en métropole pour des analyses complémentaires.
Ces bullages pourraient résulter de circulation d'air dans des fractures pré-existantes, indiquent les scientifiques. Ces circulations peuvent se ré-activer en fonction du niveau de la nappe d'eau.