Piton de la Fournaise : l'intensité de l'éruption en baisse lente mais constante

Le Piton de la Fournaise montrerait-il des signes de fatigue ? Cette première éruption de l'année, débutée il y a maintenant cinq semaines, se poursuit, mais l'intensité du trémor volcanique est en baisse constante depuis le 2 mai.

Pour sa première éruption de l'année, le Piton de la Fournaise joue les prolongations. Cela fera cinq semaines demain que notre volcan se donne en spectacle pour le plus grand plaisir des Réunionnais.

Reste que celui-ci semble montrer des signes de fatigues puisque depuis le 2 mai dernier, l'intensité du trémor volcanique -indicateur d'une émission de lave en surface- est en diminution lente mais constante.

Les deux cônes restent actifs

Les images des caméras de l’Observatoire volcanologique et del'IRT de ces dernières 24h, ainsi que les images réalisées par la section aérienne de gendarmerie et le PGHM lors d’un survol réalisé mercredi 12 mai aux alentours de 15h30 montrent néanmoins que les deux cônes sont toujours actifs avec un fort dégazage.

Les scientifiques constatent aussi que le niveau de lave dans les deux cônes est désormais très bas, et que le cône le plus en aval s'est considérablement refermé par rapport à la journée du 11 mai. Le cône le plus en aval projette des fontaines de lave à intervalle de 5 minutes sur une hauteur de 5 à 6 mètres au dessus du cône.

Un écoulement en tunnels

Autre observation : l’écoulement de la lave à la sortie des bouches éruptives se fait essentiellement en tunnels et ce jusqu’à la limite supérieure des grandes pentes, où des résurgences de lave sont parfois visibles en surface

Le front de coulée continue enfin sa lente progression dans les Grandes Pentes, il se situait le 12 mai aux alentours de 15h30 vers 920 m d’altitude. Sur les dernières 24 heures, 4 séismes volcano-tectoniques superficiels (entre le niveau de la mer et la surface) ont été enregistrés, tous localisés à l’aplomb des cratères sommitaux.

Un débit de lave impossible à mesurer

Les flux de dioxyde de Carbone (CO2) dans le sol sont toujours en hausse en champ lointain (région des Plaines). Et sur les dernières 48h, aucune déformation significative n’a été enregistrée.

Aucune estimation de débit de lave n’a par ailleurs pu être établie par la plateforme HOTVOLC (OPGC - université Clermont Auvergne), car l’écoulement de la lave désormais en quasi-totalité en tunnel limite considérablement le rayonnement thermique de la coulée.