Lutte contre le braconnage de palmiste rouge : sept camps démantelés dans la forêt de Bébour

Sept camps de braconniers ont été démantelés dans la forêt de Bébour.
Cette semaine, sept camps de braconniers ont été démantelés dans la forêt de Bébour. Une opération de grande ampleur menée par le Parc National de La Réunion, pour lutter contre le braconnage de palmiste rouge.

Une bâche, quelques casseroles : des campements de fortune sont ainsi dressés par les braconniers au cœur de la forêt de Bébour, à la Plaine des Palmistes.

Sept camps démantelés au cœur de la forêt

Cette semaine, sept camps de braconniers ont été démantelés. Cette opération de grande ampleur a été menée pour lutter contre le braconnage de palmiste rouge.

"C’est dans le milieu naturel, ces camps sont plutôt rustiques mais ça permet d’avoir une base logistique importante pour passer plusieurs nuits en forêt", explique Jean-Philippe Delorme, directeur du Parc national de La Réunion.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Sept camps de braconniers démantelés dans la forêt de Bébour ce vendredi. Les malfaiteurs s'attaquaient aux palmistes rouges

Palmiste rouge, tangue, poisson et bichique

Les agents du Parc national ont dû marcher pendant plusieurs heures pour atteindre ces camps difficiles d’accès. Les braconniers y vivent quelques jours, le temps de ramasser leur butin : palmiste rouge, tangue, ou encore poisson et bichique.

"Les braconniers sont très opportunistes, remarque Jean-Philippe Delorme, directeur du Parc national de La Réunion. Ils récupèrent tout ce qui passe autour : une anguille, un palmiste, mais aussi des espèces d’orchidée, des espèces médicinales comme de l’écorce jaune".

Sept camps de braconniers ont été démantelés dans la forêt de Bébour.

Vers la disparition du palmiste rouge

Le braconnage pourrait conduire à la disparition du palmiste rouge, une espèce endémique. Son prélèvement de palmiste rouge est interdit, mais il est victime du braconnage. Au marché noir, il se revend entre 15 et 25 euros le kilo.

Ces camps de braconniers ont été localisés et démantelé par les agents du Parc National après un long travail de surveillance.

Evacuer les déchets par hélicoptère

Ce vendredi matin, des hélicoptères sont arrivés sur place pour évacuer les déchets produits par ce démantèlement Au total, 5 m² de plastiques, poubelles et métaux ont été mis dans d’énormes sacs.

L’opération est technique, car l’hélicoptère se positionne sans agent au sol. "Il y a un gros travail avec le Parc National en amont, explique Guy Payet, pilote et gérant de Run Hélicoptère. On repère et grâce aux coordonnés GPS, on va dans la forêt récupérer les sacs de déchets dans des endroits inaccessibles". Les ballots sont hélitreuillés, jusqu’à la route où ils seront évacués vers la déchetterie de La Plaine des Palmistes.

Sept camps de braconniers ont été démantelés dans la forêt de Bébour.

Des lieux de pollution

Ces camps sont aussi des lieux de pollution. Ils attirent les rats, qui prolifèrent et menacent ensuite les populations d’oiseaux. De plus, les braconniers utilisent parfois des insecticides ou de l’eau de javel pour récupérer des poissons, polluant ainsi les cours d’eau.

Aucune interpellation

Cette semaine, aucun braconnier n’a été interpellé, mais le but est de mettre la pression sur leurs activités.

"On essaie d’avoir une vraie stratégie qui n’aille pas juste chercher les gens en forêt, mais qui cherche aussi comment sont écoulées les marchandises, explique Jean-Philippe Delorme, directeur du Parc national de La Réunion. On travaille sur la filière : où ça se vent et qui achète".

Jusqu’à deux ans de prison

Braconner du palmiste rouge est risqué : les peines peuvent aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.