Ce lundi matin, la ville du Port s'est engagée, avec l'Union Nationale de l’Apiculture Française, à préserver les abeilles de la commune. Avec la signature d'une charte, elle prolonge son alliance avec le programme national « l’abeille : sentinelle de l’environnement ».
Un petit insecte pour de grands défis
Plus de 80% de notre environnement végétal est fécondé par les abeilles. 40% de notre alimentation, fruits, légumes ou oléagineux, dépend exclusivement de l’action fécondatrice des abeilles. Près de 20 000 espèces végétales menacées sont sauvegardées grâce à elles. Le miel, le pollen, la gelée royale, la propolis, le venin, sont des produits naturels connus pour les qualités diététiques et thérapeutiques et consommés dans le monde entier.
Mais après avoir survécues depuis près de 80 millions d’années, les abeilles sont aujourd’hui menacées. En cause : de profondes mutations de l’environnement dues à des pratiques agricoles inadaptées, comme l'emploi abusif des produits phytosanitaires toxiques ou encore la monoculture.
En 2005, l’UNAF a lancé le programme national « l’abeille, sentinelle de l’environnement », pour alerter le grand public et tenter de protéger l’abeille et l’apiculture.
Ce petit insecte d’une dizaine de grammes nous enseigne énormément.
A La Réunion, l’insecte pollinisateur principal est l’abeille Apis Mellifera unicolor. Deux autres sous espèces issues d’importations sont également présentes, l'Apis Mellifera ligustica et l'Apis Mellifera Carnica de lignées évolutives européennes. Un arrêté préfectoral interdit toute importation d’abeilles dans l'île depuis 1982.
La problématique est aussi économique puisqu'avec ses 20 000 ruches, La Réunion produit environ 150 tonnes de miel par an.
10 ans d'engagement au Port
Elle s'y était déjà engagée en 2012, date à laquelle la commune du Port est devenue la première ville d’outre-mer à entrer dans le "réseau sentinelle". Aujourd'hui, Olivier Hoarau, le Maire du Port, s'engage à multiplier les ruchers de la commune qui en compte déjà sept. Il souhaite aussi préserver les plantes mellifères de l'île, qui fournissent aux abeilles le pollen dont elles ont besoin.
Il faut réfléchir à l’importance de l’abeille et des plantes mellifères dans notre alimentation en générale. Si on n'a pas de plantes mellifères, on a plus de mangues, de letchis ou d’autres fruits qui font l’identité de La Réunion.
(Re)voir le reportage de Michelle Bertil et Alix Catherine :
En signant cette charte, la mairie doit aussi limiter l'usage des produits toxiques et les pesticides dans les espaces verts. Elle doit aussi à veiller au développement des cultures sans OGM ou aider à l’installation de nouvelles colonies et de nouveaux apiculteurs.