Pour les 70 ans de l'appel de l'abbé Pierre, Emmaüs invite les Réunionnais à crier leur "indign'action"

Les Réunionnais sont invités à se rendre sur le site www.emmaus-indignaction.org et y télécharger l'application dédiée.
70 ans après l'appel à la solidarité de l'abbé Pierre, c'est au tour des Réunionnais de lancer le leur. Car malgré des améliorations, la grande précarité persiste au sein de la société. Emmaüs invite tout un chacun à crier son "indign'action".

C'était le 1er février 1954 : l'abbé Pierre, prêtre militant, lançait un appel à la solidarité sur les ondes de Radio Luxembourg dans un hiver si froid qu'il en était meurtrier. Par des températures de -25°C, des centaines de personnes sont contraintes de dormir dans la rue, face à des abris et hospices pleins. Un bébé meurt de froid dans un campement de fortune.

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Campagne Indign'Action d'Emmaüs

 

Révolté, l'abbé Pierre, fondateur d'Emmaüs, lance son cri du coeur et réveille la solidarité des Français qui donneront massivement, et du gouvernement qui prendra des mesures. 

"Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant hier, on l’avait expulsée… (...) Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l’âme commune de la France. Merci ! Chacun de nous peut venir en aide aux « sans abri ». Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain : cinq mille couvertures, trois cents grandes tentes américaines, deux cents poêles catalytiques."

Extrait de l'appel de l'abbé Pierre, 1er février 1954

Des milliers de personnes toujours sans abri

70 ans après, force est de constater qu'"il y a eu des changements indéniables, mais des milliers et des milliers de gens sont à la rue en France, dont des centaines à La Réunion", observe Jocelyne Gardiol, la présidente d'Emmaüs Grand Sud à Saint-Pierre. 

"Il faut nous aider"

C'est pourquoi il faut continuer à agir, voire redoubler d'efforts fait-elle comprendre. Car les militants d'Emmaüs ne se sentent pas toujours entendus. "Les pouvoirs publics baissent, ou nous devons les supplier de nous aider dans les prises en charge des personnes qui relèvent, à notre avis, du domaine de l'Etat. Nous agissons quelque part par délégation, et pour ça, il faut nous aider", expose Jocelyne Gardiol.

Financer des actions, trouver des bénévoles

La structure a notamment besoin d'argent pour financer les actions de formation qu'elle mène à destination des "nombreuses personnes en très grande précarité laissées pour compte par la société", pour "les aider à trouver un travail, un avenir, une dignité, une confiance en soi". Elle recherche également des bénévoles, "sans lesquels nous ne pouvons pas continuer nos actions". 

"Emmaüs a créé un mot, "Indign'action" : il ne faut pas se contenter de protester, il faut aussi agir"

Jocelyne Gardiol, présidente d'Emmaüs Grand Sud

Chacun peut lancer son appel 

L'aide peut aussi être symbolique, via la vaste campagne "Indign'Action" lancée par Emmaüs France à l'occasion des 70 ans de l'appel de l'abbé Pierre. Tout un chacun est invité à imiter le fondateur du mouvement, et à exprimer son propre appel face aux difficultés de la société actuelle. Il 's'agit en quelques mots de dénoncer une situation indignante, de proposer des idées... 

Une application dédiée

Pour cela, une application a été créée par Emmaüs France, pour pouvoir enregistrer et envoyer à la plateforme nationale son message en vidéo. 

"Chacun peut exprimer sa colère, mais aussi proposer des solutions. Les vidéos seront centralisées et réutilisées pour les faire entendre au plus haut"

Emmanuel Cazeau, directeur d'Emmaüs Grand Sud

Les Réunionnais sont invités à se rendre sur le site www.emmaus-indignaction.org et y télécharger l'application dédiée.

Les Réunionnais sont invités à se rendre sur le site www.emmaus-indignaction.org et y télécharger l'application dédiée. Depuis celle-ci, cliquez sur "Je lance mon appel", enregistrez votre vidéo, et envoyez-la à la plateforme ainsi que sur vos réseaux sociaux avec le hashtag #IndignAction pour mobiliser et sensibiliser un maximum de personnes à la pauvreté. 

"Si on ne veut pas montrer son visage, il est possible de se filmer en le masquant ou en tournant le dos", précise Emmanuel Cazeau, le directeur d'Emmaüs Grand Sud.