Près d’un enfant sur deux vit dans la pauvreté à La Réunion

En 2019, 37 % de la population réunionnaise vit sous le seuil de pauvreté, soit 322 800 personnes, selon une étude de l'INSEE publiée ce mardi 18 janvier.

Malgré une nette diminution depuis 2007, le taux de pauvreté est 2,5 fois plus élevé qu’en métropole, et que dans toutes ses régions. Il est aussi plus élevé qu'en Martinique (27 %). Il atteint même 53 % dans les quartiers prioritaires de l'île.

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Les mineurs plus exposés

La pauvreté touche davantage encore les enfants. En 2019, 110 500 enfants mineurs vivent dans un ménage pauvre, soit 46 % d'entre eux (contre 21 % dans l'Hexagone). Cette part est plus élevée encore dans les familles monoparentales et les familles nombreuses.

Les communes rurales davantage touchées

La pauvreté des mineurs est plus importante dans les petites communes rurales. Elle atteint 63 % à Salazie, 60 % à Cilaos et 58 % à Sainte-Rose. Elle s'élève à 56 % dans les communes plus urbaines de Saint-Benoît ou du Port. À l'opposé, La Possession, les Avirons et l'Étang-Salé sont les communes les moins concernées (34 %).

55% des familles monoparentales

Le niveau de vie reste plus faible que dans l'Hexagone, particulièrement pour les plus modestes. De ce fait, les inégalités sont plus importantes sur l’île.

Plus généralement, le taux de pauvreté des personnes qui vivent dans un ménage avec enfant(s) mineur(s) est de 42 % à La Réunion. Il atteint 55 % pour les familles monoparentales, qui sont très majoritairement constituées de mères seules avec enfant(s). La précarité est plus forte pour les familles nombreuses : 47 % des couples avec au moins trois enfants vivent sous le seuil de pauvreté.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère à Sainte-Rose :

La redistribution réduit la pauvreté

Le système de redistribution, qui permet d'abonder les revenus des plus modestes par les prestations sociales, a un impact particulièrement fort sur l’île. Sans lui, le taux de pauvreté s’élèverait à 50 % en 2019. Il permet donc de le réduire de 13 points.

Cet effet important de la redistribution est lié à la situation difficile de l’emploi sur l’île. Seules 46 % des personnes de 15 à 64 ans disposent d’un emploi en 2019, contre 66 % dans l'Hexagone.

Le poids des prestations sociales dans le revenu disponible est trois fois supérieur à La Réunion : 17 % contre 6 % dans l’Hexagone.

D'importantes inégalités

D'un bout à l'autre de l'échelle de revenus, les niveaux de vie sont plus faibles à La Réunion. En 2019, la moitié des Réunionnais vivent avec moins de 1 320 euros par mois.

Les écarts sont plus importants dans le bas de l'échelle des revenus : les 20 % des plus modestes vivent avec au plus 860 euros/mois/UC, soit 30 % de moins qu’en métropole. À l'opposé, les 20 % des plus aisés vivent avec au moins 2 280 euros/mois/UC, soit 14 % de moins que dans l'Hexagone.

De ce fait, les inégalités de revenus sont plus importantes à La Réunion. En 2019, l'ensemble des revenus disponibles des 20 % les plus aisés est 5,4 fois plus élevé que ceux des 20 % les plus modestes. Ce rapport est moindre dans l'Hexagone (4,4).