Près de 35 000 logements vacants recensés à La Réunion en 2020

Logements à La Réunion
L'Insee a présenté ce mercredi 31 janvier 2024 les chiffres de son enquête sur le nombre de logements vacants à La Réunion. En 2020, près de 35 000 logements étaient habitables mais inoccupés, dont plus de 23 000 dans des zones en tension.

Voilà un chiffre qui peut paraître étonnant au regard des difficultés rencontrées par de nombreux Réunionnais pour se loger : selon les chiffres de l'Insee (Institut national des statistiques et études économiques), en 2020, 34 600 logements vacants ont été recensés sur le département, soit 8,9% des logements que compte La Réunion. 

Regarder le reportage de Réunion La 1ère :

Enquête de l'Insee sur les logements vacants

Par "logement vacant", l'Insee entend tout logement "habitable mais inoccupé et qui a vocation à être occupé", rappelle Edouard Fabre, chef de projet d'études à l'Insee. 

Une part de logements vacants qui augmente plus vite à La Réunion

Si la part de logements vacants de l'île reste dans la moyenne nationale, entre 2014 et 2020, leur nombre a augmenté plus rapidement qu'au niveau national. "Depuis 2014, on a remarqué que cette part augmentait deux fois plus vite à La Réunion qu'au national : cette augmentation est davantage observée dans les zones hors tension que dans les zones tendues", constate Edouard Fabre. 

Près de 35 000 logements vacants recensés à La Réunion en 2020

Près de 35 000 logements vacants recensés à La Réunion en 2020

Plus de logements mais moins de population

Le nombre de logements vacants dans chaque commune dépend notamment de la différence de vitesse entre l'évolution démographique et la construction de logements. Autrement dit, il y a beaucoup de logements inoccupés "dans les communes où la population a baissé et où on a continué à construire des logements, comme à Sainte-Rose", cite en exemple le chef de projet d'études à l'Insee.

Près de 35 000 logements vacants recensés à La Réunion en 2020

 

Les zones tendues redéfinies

Aussi, un plan national de lutte contre les logements vacants avait été initié en 2021. Car optimiser l'occupation des logements pour éviter la construction de nouveaux autres, et donc limiter l'artificialisation des sols, est devenu un véritable enjeu. Ce plan a permis la redéfinition des zones tendues en France, ces communes où il est particulièrement difficile d'accéder à un logement. 

Neuf communes en zone tendue à La Réunion

Ainsi, depuis le 1er janvier 2024, La Réunion compte neuf communes en zone tendue : Saint-Denis, Sainte-Marie, Le Tampon, L'Entre-Deux, Saint-Pierre, Saint-Louis, Saint-Paul, Le Port et La Possession. Soit les villes les plus peuplées de l'île et leurs communes limitrophes. A elles seules, ces neuf communes concentrent 68% des logements de l'île. 

"Les zones tendues sont principalement des grandes communes où existe un déséquilibre marqué entre l’offre et la demande de logements, se traduisant par un niveau élevé des loyers et des prix d’acquisition, ce qui contraint l’accès à un logement".

Insee

23 400 logements vacants en zone tendue

Sur ces communes, les propriétaires de logements vacants doivent désormais se soumettre à une taxe. Et le nombre de logements vacants y est conséquent : 23 400 sur ces neuf communes.

Près de 35 000 logements vacants recensés à La Réunion en 2020

Toutefois, leur part est plus importante dans certaines communes, comme à Saint-Philippe qui voit 12,5% de ses logements rester inoccupés.

Près de 35 000 logements vacants recensés à La Réunion en 2020

 

Le recensement 2024 démarre pour une partie des Réunionnais

Ces données, cruciales pour une adéquation entre les politiques publiques et les besoins des habitants, peuvent être obtenues grâce au recensement de la poulation effectué chaque année par l'Insee. Cette opération commence d'ailleurs dans les prochains jours, concernant 8% des foyers des 17 communes de plus de 10 000 habitants à La Réunion.

ITV Sébastien Merceron de l'Insee

 

Cette année, le questionnaire en ligne a été facilité, désormais accessible sur smartphone. 

"C'est un devoir citoyen d'y répondre parce que c'est utile à tous, aux communes pour leur budget, leur nombre de conseillers municipaux, leur mode de scrutin, mais pour aussi connaître les besoins de la population, le nombre d'écoles, les programmes, les infrastructures... Si on ne connaît pas la population, on ne peut pas mettre en place de politique publique pertinente et adaptée"

Sébastien Merceron, responsable du recensement de la population à La Réunion pour l'Insee