Présidentielle à Madagascar : candidat interpellé, menaces de mort, manifestation

Jean-Jacques Ratsietison, candidat numéro douze à la présidentielle.
La tension demeure très vive entre l’exécutif et le Collectif des candidats. Lundi, vers 13h, Jean-Jacques Ratsietison, le candidat n°12, a été arrêté au centre de la capitale par les gendarmes. Il a été entendu et placé en garde à vue par la section criminelle, puis libéré. Des gardes du corps vont assurer la sécurité des treize candidats. Des menaces de mort circulent.

Le Collectif des candidats opposés à Andry Rajoelina, le président sortant également postulant au poste suprême, campe depuis un mois avec leurs partisans dans les faubourgs d’Antananarivo. Ils ont défilé à plusieurs reprises, pour investir la Place du 13 mai.

Lundi 6 novembre vers 13h, le candidat n°12, membre du Collectif, a été arrêté par la section de recherche criminelle de la gendarmerie basée à Fiadanana pour être entendu pour tentative de coup d’Etat, outrage aux forces de l’ordre, voies de fait, violence et attroupement.

Les neuf autres candidats, informés de la mésaventure de Jean-Jacques Ratsietison, ont multiplié les interventions pour exiger sa libération. Il a finalement pu quitter la caserne de gendarmerie vers 19h. À sa sortie, il a déclaré à L’Express de Madagascar : "Ils m’ont libéré puisqu’il est évident que je n’ai pas du tout l’intention de faire un coup d’État."

Le candidat n°12 est l’un des interlocuteurs du FMI


Cet incident pourrait avoir de lourdes conséquences dans un proche avenir. Jean-Jacques Ratsietison n’est pas seulement le candidat n°12 et l’un des leaders du Collectif. Il a été un interlocuteur essentiel pour Madagascar avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. Économiste, auditeur financier renommé, l’homme gravite dans les cercles administratifs malgaches et internationaux depuis 40 ans.

Le Collectif des candidats espère que cette arrestation "arbitraire" va permettre de mobiliser l’ensemble des opposants pour descendre enfin sur la Place du 13 mai.

Midi-Madagascar révèle, ce mardi 7 novembre 2023, que dans ce contexte de tension extrême des gardes du corps vont être affectés à chaque candidat : "Selon les informations que nous avons recueillies, des gens cherchent à s’en prendre à la vie de certains candidats", explique le Général William Michel Andriamasimanana.