Présidentielle à Madagascar : le gouvernement collégial sous pression

La pression s'accentue sur Christian Ntsay, l'ancien Premier ministre, devenu président du gouvernement collégial qui est chargé d'assurer l'intérim avant les élections présidentielles prévues en fin d'année 2023
L’ex-premier ministre, Christian Ntsay, préside le gouvernement collégial chargé d’assurer la gestion du pays le temps des élections présidentielles. Le président du Sénat a refusé d’assurer l’intérim, suite à la démission du président devenu candidat. Depuis, l’exécutif intérimaire est la cible de l’opposition.

La campagne officielle pour l’élection présidentielle de 2023 s’annonce tendue pour Andry Rajoelina, le président sortant.

Depuis plusieurs jours, l’opposition politique dénonce la mise en place d’un gouvernement collégial présidé par Christian Ntsay, le très récent et désormais ancien Premier ministre. Les candidats dénoncent "un coup d’État institutionnel".

Pour apaiser les tensions et reprendre la main, Christian Ntsay a réuni l’Organe mixte de conception national (OMC NAT). Les membres de cette instance ont décidé de créer un Conseil national de la sécurité intérieur. Cette structure est chargée de veiller au calme dans les campagnes et au cœur des villes.

Des journalistes chargés de couvrir cet événement ont été interdits d’entrée pour couvrir l’événement. L’Ordre de la profession a immédiatement dénoncé cette obstruction à liberté de la presse, nous apprend L’Express de Madagascar.

Le président du Sénat rompt le silence


Afin de lever tout malentendu, Herimanana Razafimahefa, président du Sénat, a pris la parole mercredi. Sans précision, il a justifié son refus d’assurer l’intérim pour "des raisons personnelles". Le président de la chambre haute ne s’est pas prononcé concernant la légalité du gouvernement collégial.

Il a révélé avoir rencontré, mercredi matin, dix des treize candidats. L’élu, après avoir confirmé la nouvelle, est resté très évasif quant à la teneur des échanges : "Si dans cette rencontre il y a des choses bien à retenir, nous allons en tenir compte, mais s’il y a eu des choses qui pourraient causer un bain de sang, je m’y opposerai", écrit Madagascar-Tribune.

Le même jour, des représentants de la société civile ont organisé une conférence de presse pour demander à Andry Rajoelina, s’il veut être président de Madagascar, de renoncer à la nationalité française. Ils appellent tous les responsables à garantir "un processus électoral apaisé et accepté par tous", conclu 2424.mg.

Le premier tour de l’élection présidentielle malgache de 2023 devrait avoir lieu le 9 novembre.