Présidentielles à Madagascar : la répression des manifestations inquiète les Nations unies

Le Bureau des droits de l’Homme des Nations unies se dit "préoccupé" par la gestion des rassemblements politiques et la "situation des droits humains". Les observateurs ont noté un emploi excessif et disproportionné pour disperser quatre manifestations organisées par le Collectif des candidats à la présidentielle.

Le Bureau des droits de l’Homme des Nations unies tente de garantir le respect des Droits humains et l’Etat de droit partout dans le monde o la tension entre plusieurs camps dégénère. Les diplomates disposent d’observateurs à Madagascar, comme ailleurs, qui transmettent des rapports lors de possibles dérapages.

Le site 2424.mg révèle que le Bureau se dit préoccupé, "par l’usage d’une répression non-nécessaire et disproportionnée pour disperser quatre manifestations pacifiques en deux semaines", explique le porte-parole du Bureau, Seif Manango.

Il est question des regroupements organisés à Antananarivo par le Collectif des candidats au premier tour de l’élection présidentielle du 9 novembre.

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Répression et dissuasion


Outre l’usage excessif de la force, le Bureau des droits de l’Homme des Nations unies s’inquiète du détournement des demandes d’autorisation de manifester. "Elles ne devraient pas être utilisées pour refuser ou décourager les rassemblements pacifiques", écrivent les observateurs.

Cette intervention des Nations unies rejoint l’analyse du Collectif des candidats qui dénonçait la nouvelle doctrine dans l’encadrement des manifestations.

Hery Rajaonarimapianina, membre du Collectif, avait souligné que comme les candidats, "revendiquer le respect des droits fondamentaux pour se réunir et exprimer les opinions dans un contexte d’apaisement".

Le président du Sénat dénonce des menaces de mort

Herimanana Razafimahefa, président du Sénat

C’est dans ce contexte particulier, que ce mardi 10 octobre, Herimanana Razafimahefa, président du Sénat a avoué avoir subi des pressions, voire des menaces de mort pour renoncer à la présidence de la République par intérim, écrit Madagascar-Tribune.

Ce mercredi matin, Midi-Madagascar titre : "Herimanana Razafimahefa à la HCC : Le président du Sénat, prêt à exercer les fonctions de chef d’Etat par intérim".

Après avoir fait part des pressions très inquiétantes de proches de l’ancien chef de l’Etat, le président du Sénat a décidé d’envoyer sa fille de 15 ans en France pour qu’elle puisse poursuivre ses études sereinement. Désormais, il se dit disposé à prendre en charge ses responsabilités constitutionnelles.

Le premier tour des élections présidentielles est fixé au 9 novembre 2023.