Les tensions entre la présidente du conseil Régional et le président-directeur général du JIR s'accentuent. Nouvel épisode ce vendredi 15 mars avec la décision d'Huguette Bello, la patronne de la Pyramide inversée qui annonce par voie de communiqué avoir dénoncé la gestion du JIR auprès de la Procureure de Saint-Denis Véronique Denizot.
La Région dénonce "de graves irrégularités dans la gestion du JIR"
Le Journal de l'Île avait comme le Quotidien de La Réunion sollicité le soutien financier de la collectivité afin de poursuivre son activité. Mais la subvention ne sera pas versée comme espéré. La Région émet de fort doutes sur la sincérité des comptes de la publication placée en redressement judiciaire le 10 janvier dernier pour une période de 3 mois:
"Le 30 novembre 2023, le Conseil régional de La Réunion était rendu destinataire d’une demande d’aide exceptionnelle de 600 000 euros de la part du président du Journal de l’Ile de la Réunion (JIR), Monsieur Jacques TILLIER. Afin d’évaluer le sérieux et le bien-fondé de cette demande, dans un souci de bon emploi des derniers publics, le Conseil régional a sollicité du JIR des éléments financiers et comptables. Après un examen approfondi de ces documents par les services de la Région, avec le concours d’un cabinet d’audit spécialisé, il est apparu de graves irrégularités dans la gestion des sociétés du groupe JIR pouvant, au moins en partie, expliquer sa situation financière extrêmement délicate. De plus, selon Huguette Bello, ces irrégularités sont susceptibles de caractériser diverses infractions pénales, notamment d’abus de biens sociaux, d’abus de confiance, d’organisation frauduleuse d’insolvabilité…"
La collectivité met en avant l'article 40 du code de procédure pénal pour motiver cette action auprès du parquet de Saint-Denis.
"Une pitoyable plaisanterie" selon le JIR
Pour le PDG du JIR la décision de la Pyramide inversée n'est pas une surprise. Sur le site internet de son journal, Jacques Tillier dénonce ce qu'il appelle "une pitoyable plaisanterie. (...)On s'attendait au pire. C'est fait. Cela n'est qu'une dénonciation calomnieuse qui sera traitée comme tel. Si la vie du JIR et de ses 108 salariés n'était pas en jeu, cela ne serait qu'une pitoyable plaisanterie. Celle d'une présidente de Région qui se sert de l'argent public, celui du contribuable, pour abattre un journal et régler des comptes politiques et personnels."
Ce nouvel épisode dans le feuilleton "Région-JIR" intervient deux semaines après le dépôt par Jacques Tillier au nom de la société Newco d'une offre de reprise de son concurrent "Le Quotidien de La Réunion".