Pas de blocages mais une résistance organisée, c’est ainsi que la mobilisation de l’intersyndicale de La Réunion doit prendre forme. Une résistance organisée, non pas par les politiques, mais bien par les syndicats insiste ce vendredi 17 mars Jean-Yves Hoarau de la CFTC Réunion et membre de l’intersyndicale locale.
Dans l’Hexagone, des manifestations spontanées ont eu lieu dès hier soir, après l’annonce du gouvernement d’utiliser l’article 49.3 pour adopter la réforme des retraites sans le vote des députés.
A La Réunion, pas de manifestation nocturne mais l'incompréhension et le rejet se font sentir ce vendredi 17 mars au matin parmi la population.
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Appel à une 9ème journée de mobilisation jeudi 23 mars
A La Réunion, décision a été prise de maintenir la pression et de monter d’un cran la mobilisation. L’intersyndicale locale s’est réunie ce vendredi 17 mars au matin pour définir la forme que prendra la suite de la mobilisation.
Une 9ème journée de manifestation commune est ainsi organisée à La Réunion, avec pour mot d’ordre "le blocage de l’économie". L’intersyndicale appelle la population réunionnaise à se joindre à la mobilisation.
Plusieurs rassemblements de proximité et opérations dès ce week-end
L’intersyndicale appelle d’ici là à des rassemblements de proximité pour le week-end, et plusieurs opérations de tractage sur les jours qui viennent ont été décidées :
- Samedi 18 mars : sur les marchés et dans les zones commerciales
- Lundi 20 mars : devant la SRPP au Port à partir de 7h
- Mardi 21 mars : devant l’ensemble des services publics, et notamment les 4 hôpitaux de l’île
Les syndicats annoncent qu’ils monteront ensuite la mobilisation d’un cran supplémentaire. Mercredi 22 mars, c’est "vers l’aéroport" de Gillot que des actions se tiendront ; puis au niveau des 4 ronds-points de la zone portuaire au Port Est et dans le Sud du côté de l’aéroport de Pierrefonds pour la journée du jeudi 25 mars.
Monter d’un cran la mobilisation
Huit journées de mobilisation n’auront pas suffi à faire plier le gouvernement, mais l’auront forcé à avoir recours à l’article 49.3, estime l’intersyndicale. Elle réaffirme sa volonté de poursuivre cette mobilisation et de la renforcer en la faisant " monter d’un cran ", jusqu’au jeudi 23 mars.
C’est une première étape. Le président de la République a perdu la bataille de l’opinion, il a perdu la bataille syndicale, maintenant nous on est là pour maintenir la pression pour qu’on obtienne définitivement le retrait de ce projet injuste, inacceptable et injustifiable. J
Jean-Paul Paquiry, secrétaire départemental adjoint de Force Ouvrière, membre de l’intersyndicale de la Réunion
Et de conclure : " maintenant, c’est le gouvernement qui portera l’entière responsabilité de ce qui se passera ".
Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU Réunion, tient a nommé Emmanuel Macron comme étant celui " qui a pris la décision " du recours au 49.3. Un recours depuis lequel, elle estime " qu’on a changé d’époque, littéralement ".
En face, on a un mépris à notre égard, mais pas seulement, un mépris à l’égard des femmes, à l’égard des personnels précaires, à l’égard des salariés, à l’égard des chômeurs, mais aussi sans doute et surtout à l’égard des Outre-mer qui souffrent déjà considérablement d’une situation sociale dégradée, avec un chômage endémique, avec des précaires « en quantité » considérable.
Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU Réunion et membre de l’intersyndicale de La Réunion
L’intersyndicale de La Réunion appelle les jeunes à se mobiliser massivement, et invite notamment l’UNEF à se joindre à elle.