Réforme des retraites : les syndicats réunionnais déterminés avant la reprise des négociations

Des manifestants défilent contre la réforme des retraites à Saint-Denis, le 24 septembre 2019 - Archives
Dernier round de discussions sur le dossier de la réforme des retraites entre la Première ministre Elisabeth Borne et les partenaires sociaux avant la présentation du projet le mardi 10 janvier. A La Réunion, les syndicats se disent prêts à se mobiliser massivement si aucune avancée n'est obtenue.

La Première ministre Elisabeth Borne reprend ce mardi 3 janvier les discussions avec les représentants nationaux des organisations syndicales sur l'épineux dossier de la réforme des retraites.

Les négociations se poursuivront jusqu'à demain mercredi et le contenu de la réforme doit être officiellement dévoilé le mardi 10 janvier. A La Réunion, les responsables syndicaux suivent le sujet avec attention mais la plupart d'entre eux affichent un certain pessimisme.

Le reportage de Réunion La 1ère : 

La réforme des retraites se préparent avec les dernières négociations avec les partenaires sociaux. A La Réunion, les syndicats appellent déjà à la mobilisation

Vers un mouvement national

"Le président a été clair dans ses vœux : la réforme de la retraite se fera de toute façon", lance Joël Dalleau, le secrétaire général de la CFDT, un brin défaitiste. "Pourtant, le rapport du  Conseil d’Orientation des Retraites démontre qu’on n’est pas dans une situation financière catastrophique. Il y a réellement un déficit mais pour le moment, il n’y a pas d’urgence à repousser l’âge légal à 65 ans".

Les différentes organisations de l'île restent farouchement opposés au projet et celles-ci annoncent déjà qu'elles sont prêtes à se mobiliser ensemble et massivement sans recul significatif du Gouvernement sur la question.

Faire reculer le Gouvernement

La rentrée sociale pourrait ainsi être explosive, promet Georges Caro, le secrétaire général de la CGTR Commerces et Services. "Nous attendrons l'annonce du 10 janvier et les organisations syndicales se réuniront pour prendre position", indique le syndicaliste.

"C’est bien une veillée d’armes et je pense que nous nous dirigeons tout droit vers une grosse mobilisation, poursuit-il. S'il y a plus de 1,5 million de personnes dans les rues dans tout le pays, le Gouvernement commencera à nous entendre !"

"Pas question de travailler à plus de 65 ans !"

La CGT prône même un départ à la retraite à taux plein à 60 ans. "Là, on nous propose un départ à 64 ou 65 ans mais nous ne sommes pas d’accord. Et pour la première fois depuis dix ans, l’ensemble des organisations syndicales est prête à se mobiliser".

"Pour Force Ouvrière, c’est niet ! Pas question de travailler au-delà de 65 ans !", lance à son tour Jean-Paul Paquiry, le secrétaire général adjoint de FO à La Réunion. "62 ans, c’est déjà trop quand on sait que l’espérance de vie des hommes en bonne santé est de 63 ans et que celle des femmes est de 64 ans".

Une possible motion de censure ?

"En 2021, près d’un salarié sur deux parti en retraite était soit au chômage, soit en incapacité de travail, donc nous ne pouvons pas accepter un recul supplémentaire de l’âge de départ à la retraite", argumente-t-il.

Et si ce recul de la retraite à 65 ans serait imposé par le Gouvernement par le biais du 49.3, plusieurs députés se disent prêts à voter une motion de censure. C'est notamment le cas des députés membres du groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outremers et Territoires). Nathalie Bassire, la député de la 3ème circonscription de la Réunion, pense que ce combat peut rassembler les différentes tendances présentes à l'Assemblée Nationale.