Refus d'un gouvernement NFP : les députés réunionnais de l'alliance de gauche s'insurgent contre Emmanuel Macron

Karine Lebon votera une éventuelle motion de destitution contre Emmanuel Macron
Cinquante et un jours après les législatives, la France n'a toujours pas de Premier ministre. Seule certitude, ce ne sera pas Lucie Castets, option écartée par Emmanuel Macron. Alors que le président de la République relance ce mardi 27 août, de nouvelles discussions, les députés réunionnais du Nouveau front populaire voient rouge.

Nouveau cycle de consultations pour Emmanuel Macron après avoir écarté l'hypothèse d'un gouvernement du Nouveau Front populaire, ce lundi 26 août.

Dans un communiqué, le président de la République a appelé les socialistes, les écologistes et les communistes à proposer des "chemins pour coopérer avec les autres forces politiques".

Boycott des partis de gauche 

Des élus du groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) ont participé aux échanges ce mardi  à l'Elysée. Les ténors de la droite Laurent Wauquiez, Annie Genevard et Bruneau Retailleau s'y rendront mercredi. 

Mais, une grande partie de la gauche a d'ores et déjà fait savoir qu'elle boycotterait ce rendez-vous. Les partis de gauche doivent se réunir ce mardi, pour préparer leur réponse à la décision du chef de l'Etat.


"Emmanuel Macron est à l'origine du chaos" pour Karine Lebon

Emmanuel Macron refuse donc de nommer un gouvernement de gauche, au nom de la "stabilité institutionnelle". Selon lui, ce gouvernement "serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale".

Interrogée sur les arguments avancés par le Président de la République, la députée réunionnaise Karine Lebon répond, "le NFP est un mouvement qui prône l’unité avant tout. Emmanuel Macron aurait pu nommer Lucie Castets, charge à nous de trouver des accords pour qu’un gouvernement ne soit pas censuré".

Et d'ajouter, Emmanuel Macron "est à l’origine du chaos, de la dissolution de l’Assemblée nationale et de la convocation des Français et Réunionnais aux urnes. Ils se sont prononcés, ils ont voté et aujourd’hui, il refuse de reconnaître le résultat des élections. Nos concitoyens se sont prononcés en faveur du Nouveau Front Populaire. Il faut donc que nous appliquions notre programme".


"La porte de sortie, c'est une nouvelle présidentielle anticipée" selon Perceval Gaillard

Même son de cloche pour le député LFI, Perceval Gaillard, "le facteur d'instabilité, de désordre dans notre pays, c'est Emmanuel Macron. C'est lui qui a créé une crise politique très forte qu'il amplifie".

Pour lui, l'issue est simple, "la porte de sortie à moyen terme, c'est une nouvelle présidentielle anticipée, ou sinon, il va falloir faire avec un pays difficillement gouvernable pendant trois ans" prévient le député.



Le député LFI, Perceval Gaillard était l'invité du 19h : 

Interview de Perceval Gaillard, député LFI de La Réunion


Destitution d'Emmanuel Macron : "elle sera avant tout symbolique mais à un moment, il faut dire stop !"

La France insoumise a annoncé, dès lundi, qu'une motion de destitution d'Emmanuel Macron "sera présentée par les députés insoumis au bureau de l'Assemblée nationale" et que "toute proposition de Premier ministre autre que Lucie Castets fera l'objet d'une motion de censure".  

Une proposition qui ne fait toujours pas l'unanimité auprès des autres partis de la gauche appartenant au NFP. Notamment au sein du PS, à l'instar d'Olivier Faure qui émet des réticences.

En effet, cette menace de destitution a peu de chance d’aboutir lorsque l’on regarde de plus près les forces politiques en présence, à l’Assemblée nationale mais surtout au Sénat où, la droite à la majorité absolue. 

Pour autant, cette démarche a le mérite d'exister d'après la députée NFP de La Réunion, Karine Lebon.

Cette motion de destitution, elle sera avant tout symbolique […] mais à un moment, il faut dire stop ! Nous devons envoyer un message fort. Et ce message, c’est de dire à Emmanuel Macron, si aujourd’hui, il n’est pas capable d’écouter le verdict des urnes alors il doit traverser

Karine Lebon - députée réunionnaise NFP

 

Karine Lebon, députée de la 2ème circonscription était l'invitée de la Matinale :

Face à la situation, LFI appelle à descendre dans la rue. La France insoumise invite à "une grande manifestation" le 7 septembre "contre le coup de force d'Emmanuel Macron".

Le reportage de Réunion La 1ère : 

Emmanuel Macron rejette l'option NFP : les Réunionnais partagés entre impatience et résignation ©Réunion la 1ère