Risque requin : un sonar pour éviter les attaques

Un sonar innovant est en phase de tests au spot de surf de Saint-Leu
Une première au spot de surf de " la gauche " à Saint-Leu. La mairie et le CRA vient de lancer une phase de tests d'un nouveau sonar qui peut détecter la présence de requin. L'expérimentation va durer 4 mois. 
Le Centre de Ressources et d’appui pour la réduction du risque requin (CRA) pilote actuellement la deuxième phase des tests sur le sonar volumique 3D SeapiX d'iXblue pour la détection à grande distance des requins. Le dispositif technique sera installé en baie de Saint-Leu sur le fond marin face au spot de surf de « la Gauche ». Le procédé est nouveau même si il s'appuie sur le principe du sondeur dont sont équipés les bateaux de pêche. 
 
Pose de la tête du sonar.

Installé sur un trépied au fond de la mer, à 100 mètres du rivage, le sonar a pu détecter lors de la première phase tests pilotée en mai 2018 un jeune requin-tigre de plus de 2 mètres comme l'explique Eric Chateauminois du CRA : " On a fait une première mission préliminaire l'année dernière sur cinq jours et on a pu constater qu'on avait pu détecter un requin à une distance de 160 mètres en baie de Saint-Paul. Dans un environnement très facile, favorable ". Il s’agit là d’un record pour la détection par sonar de ces requins. En effet, la détection proposée aujourd’hui, par les divers dispositifs existants sur le marché international ne dépasse généralement pas quelques dizaines de mètres. 

L’objectif de la seconde phase de tests est d’évaluer le système dans une configuration réelle sur le spot de surf de Saint-Leu : eaux peu profondes, récif corallien, sillages de bateau… 

Une phase de tests et un dispositif complémentaire

Après la période de test, la mairie de Saint-Leu et le club de surf mettront en place tout un dispositif complémentaire de surveillance composés de sonars, de drones, de jet-skis et une surveillance sous-marine. 
" On espère que que la combinaison de ces trois dispositifs vont pouvoir réduire le risque requin. L'objet c'est de repérer un intrus, un animal dangereux qui arriverait sur zone de telle manière à ce que les surfeurs puissent sortir de l'eau très rapidement " explique Christophe Mulquin, délégué aux activités nautiques à la mairie de Saint-Leu. 
 
Un exemple d'application du sonar et du dispositif complémentaire de surveillance.

Les tests vont durer 4 mois et il s'agira de stimuler le passage des requins avec des cibles qui sillonneront la zone de couverture du sonar. Au total, la sécurisation du spot de Saint-leu devrait coûter entre 700 et 800 000 euros financés par la mairie, l'Etat et la Région. 

Le reportage de Jean-Marc Seguin :
©reunion