Ce samedi 28 décembre soir entrera vigueur le couvre-feu instauré par le maire de Saint-André pour les mineurs de moins de 16 ans, de 22h à 6h, dans le quartier Fayard uniquement.
Cette décision, annoncée hier, vendredi 27 décembre, fait suite à l’agression d’un jeune couple et de son bébé la nuit de Noël. La petite famille avait essuyé des jets de galets sur leur véhicule. Leurs agresseurs seraient des individus d’apparence juvénile, selon leur témoignage.
Assurer la sécurité des citoyens
Je ne peux pas attendre plus longtemps, parce que la nuit du 24 on a frôlé le drame.
Joé Bédier, maire de Saint-André
Avec cet arrêté municipal instaurant le couvre-feu, le maire de Saint-André veut " replacer les choses ". " J’ai pour mission d’assurer la sécurité et la tranquillité publique des citoyens ", a indiqué Joé Bédier ce samedi 28 décembre dans le journal de Réunion la 1ère.
La police nationale est chargée de faire respecter le couvre-feu, en assurant notamment les contrôles.
" Des mineurs isolés et délaissés ", " livrés à eux-mêmes "
Le maire de Saint-André explique sentir " crescendo des montées en violence ", avec le constat " d’organisations tenues souvent par des mineurs qui se mettent en place ". Joé Bédier rappelle avoir signalé au préfet de la Réunion " à maintes reprises " que la source du problème est, selon lui, " ces mineurs isolés et délaissés qui arrivent à La Réunion et qui sont livrés à eux-mêmes ".
Le maire de Saint-André insiste sur le fait qu’un mineur doit être accompagné, et qu’il ne peut pas être dehors après une certaine heure. Sans vouloir stigmatiser une communauté, Joé Bédier précise que ces mineurs délaissés qui viennent à La Réunion sont des " jeunes mahorais ". Des mineurs délaissés qui n’ont pas de tuteur, ni de papa ni maman, dit-il.
Ces enfants vivent une violence eux-mêmes, puisque grandissent ce milieu-là.
Joé Bédier, maire de Saint-André
Une situation tendue inquiétante
Une situation qui aujourd’hui se répercute sur la société, selon Joé Bédier. Il a donc décidé de prendre " un arrêté pour que ces jeunes qui ne sont pas accompagnés ne soient pas dehors et ne perturbent pas l’ordre public ".
La situation est suffisamment tendue pour que l’on s’en inquiète.
Joé Bédier, maire de Saint-André
Le maire de Saint-André s’entretient régulièrement avec le sous-préfet ou en préfecture pour évoquer ce sujet. " On s’interroge " sur ce qu’il faut mettre en place et aborder le problème pour " essayer de parer au mieux à ces problématiques ".
Un quartier pas correctement accompagné ?
Joé Bédier ne veut pas " baisser les bras ". Il ne veut pas accepter que l’impossibilité pour les secours d’entrer dans le quartier Fayard devienne la norme.
On a suffisamment de dispositif d’insertion, de formation, et ceux qui ne veulent pas rentrer dans les dispositifs, et bah leur place n’est pas à Saint-André.
Joé Bédier, maire de Saint-André
Joé Bédier estime avoir fait " suffisamment en termes de prévention ". Pour lui, si les blocs d’immeubles sont " acceptables ", " on n’a pas su dans les temps faire vivre cet ensemble de logements avec des administrations, des commerces et surtout on a ghettoïsé ", dit-il en parlant de ceux qui étaient alors en responsabilité.