"Nous avons aujourd'hui atteint une ligne rouge", a déclaré le maire de Saint-André, ce mercredi 24 janvier. Joé Bédier a organisé une conférence de presse pour réagir à plusieurs actes de violences qui se sont produits ces dernières semaines dans le quartier Fayard.
Deux policiers blessés
Des caillassages, des policiers pris pour cible ou encore des appels à la violence relayés sur les réseaux sociaux : le maire condamne tous ces actes et demande l’aide de l’Etat pour "traiter un grave problème de fond".
La semaine dernière, deux policiers ont été légèrement blessés dans le quartier Fayard. Ils ont été pris à partie par des jeunes alors qu'ils intervenaient dans le cadre de violences intrafamiliales.
Des "jeunes parachutés à La Réunion sans repère"
Joé Bédier ne veut pas stigmatiser ce quartier et assure qu’il s’agit "d’un groupuscule d’une quinzaine de jeunes" qui sème le désordre. Le maire constate que "ces jeunes sont sans tuteurs légaux, sans papa et sans maman depuis trop longtemps".
Le maire remarque que "ce sont des enfants parachutés" de Mayotte à La Réunion pour être "hébergés chez une ou plusieurs taties" et qui se retrouvent au final "livrés à eux-mêmes".
Un appel au secours
"C’est un appel au secours que je lance pour régler ce problème qui fabrique de la violence chez un enfant", ajoute le maire en assurant que "la question de l’éducation est centrale" et "qu’un enfant a besoin de l’amour de ses parents".
Une vidéo avec un appel à la violence
Depuis plusieurs jours, des policiers travaillent à identifier les jeunes à l’origine de ces violences des semaines passées. Ils cherchent aussi à identifier les auteurs d’une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, dans laquelle des jeunes appellent à la violence et à s’en prendre aux policiers notamment.
Des meneurs et des suiveurs
"L’objectif est d’identifier rapidement les meneurs, les interpeller et les déférer à la justice, explique Michel Aleu, commissaire divisionnaire et directeur territorial adjoint de la police à La Réunion. Comme dans tous les quartiers, il y a des caïds connus de nos services, ce sont eux que l’on va chercher à interpeller".
Selon lui, ces derniers "profitent de leur aura, de leur rôle de chef de bande pour entraîner de jeunes mineurs sur le chemin de la délinquance".
Caillasser peut tuer
Enfin, les policiers se disent aussi choquer de voir que les jeunes continuent à caillasser des automobilistes alors qu’en octobre dernier, "une jeune femme est décédée au Port après avoir été caillassée par des mineurs depuis le Pont de la Rivière des Galets", rappelle Michel Aleu, commissaire divisionnaire et directeur territorial adjoint de la police à La Réunion.