Retour à l’école pour la plupart des élèves de La Réunion ce lundi 17 mars. Ce ne sera en revanche pas le cas pour certains petits bénédictins. La commune de Saint-Benoît a été la plus touchée par le passage du cyclone garance, le 28 février dernier.
Des écoles restent fermées à Saint-Benoît
Les écoles n’ont pas été épargnées. Trois d’entre elles fortement endommagées resteront fermées : l’école primaire Alexis de Villeneuve à Abondance-les-Hauts, l’école primaire Reine Pitou à Abondance et l’école primaire Raphaël Elie à Sainte-Anne.
Quatre écoles n’ouvriront que partiellement, sans cantine et en accueil par demi-journées, et 6 écoles ouvriront dès que les travaux de remise seront achevés. Pour les écoles fermées ou ouvertes partiellement, un plan de continuité pédagogique est mis en place.
Regarder le reportage de Réunion la 1ère :
La continuité pédagogique, ou les parents-enseignants
Garder les marmailles à la maison et assurer le suivi pédagogique nécessite une organisation, pas toujours simple à mettre en œuvre pour certains parents.
On va récupérer les documents lundi au Kaz de Bourbier-les-Hauts pour pouvoir travailler avec les enfants les jours concernés.
Une maman d’élève de l’école Reine Pitou, à l’Abondance
Dans le secteur de Sainte-Anne, les enseignants ont pris contact avec les parents et leur ont donné rendez-vous au Kaz de Chemin du Cap, pour faire un bilan de ce qui sera mis en place, à l’image du suivi pédagogique proposé pendant le Covid.
Avec les réseaux de téléphonie mobile encore instable, il est difficile de télécharger les documents indispensables à cette continuité pédagogique à la maison.
Malheureusement, les réseaux 4G – 5G fonctionnent très mal. C’est compliqué parce que on est parent, on n’est pas enseignant.
Loïc, père d’un élève bénédictin
" J’aurai voulu retourner à l’école ", se désole Théo
Pour les enfants, cette situation est inattendue et pas toujours évidente à vivre. Théo, 10 ans, élève de CM1 à l’école Raphaël Elie à Sainte-Anne, aurait voulu revoir ses camarades. L’école à la maison ne l’emballe pas vraiment, d’autant qu’il ne sait pas quand il pourra reprendre une scolarité normale.
Je suis triste parce que j’aurai voulu retourner à l’école, et qu’on ne pourra plus aller à cette école pendant des semaines, voire des mois.
Théo, élève de CM1 à l'école Raphaël Elie de Saint-Benoît
Les toits de la cantine et de certaines classes de son école ont été arrachés, des vitres casses et des arbres déracinés par les vents du cyclone Garance.
La solidarité pour les familles sinistrées
Pour d’autres parents, il a fallu récupérer des vêtements et des effets scolaires pour permettre aux enfants de retourner en classe dans les meilleures conditions. Les enfants de Marina et David, habitants de Bourbier-les-Hauts, sont scolarisés à Bras-Panon. Ils iront donc à l’école ce lundi matin, mais avec très peu de matériel.
Mon petit garçon, il va aller à l’école avec son petit cahier de texte, et j’ai sollicité sa maîtresse pour avoir la liste. Et pour ma grande, sa maîtresse avait pris des nouvelles de nous, et elle s’est proposée de préparer ses affaires.
Marina, mère de famille sinistrée à Saint-Benoît
Une maison à reconstruire
Les cartables, cahiers et trousses des enfants, de 8 et 10 ans, sont en effet irrécupérables, le toit de la maison a été emporté par les vents cycloniques de Garance. La maison avait pourtant déjà traversé plusieurs cyclones, mais cette fois-ci elle n’a pas été épargnée, se désole David, le père de famille.
Là on a débarrassé notre maison, c’est 12 ans de notre vie qu’on met sur un trottoir. On a tout perdu. Dans la même rue, quatre toits qui s’envolent dans un quartier, Bourbier-les-Hauts, qui est méconnaissable.
David, père de famille sinistré à Saint-Benoît
" Je suis un peu désolé que mes enfants aient vécu ça à leurs si petits âges, mais il faut avancer ", déplore le père de famille. En attendant la reconstruction de leur maison, la famille Clain est hébergée chez de la famille à Bras-Panon.