De septembre à février, nous sommes au cœur de la saison des bichiques à La Réunion. Sauf que depuis plusieurs années, le bichique se fait de plus en plus rare sur les tables de fête des Réunionnais.
Pour préserver les alevins, le projet BichiCAM est né, porté par l’IRD, l’Institut de Recherche et de Développement. Il s’agit d’installer dans les rivières, des appareils qui permettent de compter les bichiques pour anticiper leur pêche et préserver l’équilibre de l’espèce dans l’île.
Regardez les précisions de Réunion La 1ère :
Une diminution des stocks
"Il était urgent d’installer le bichiCAM, assure Randy Latchy, ingénieur en biologie environnement à l’IRD, qui déploie actuellement les appareils dans la rivière des Marsouins. Sur une étude menée de 2004 à 2019, on a observé une diminution des stocks des deux populations de bichiques à La Réunion : les gros bichiques et les bichiques fines. La situation est critique".
Un risque d’extinction de l’espèce
Pour cet ingénieur, "si rien n’est fait, on aura une extinction de la population des bichiques, notamment des bichiques fines, endémiques des Mascareignes".
Comme une vouve équipée de caméras
Le bichiCAM à l’allure d’une vouve dans lequel s’engouffrent les bichiques. A l’intérieur, il est équipé de caméras et de cartes mémoires. Les scientifiques récupèrent ensuite des vidéos qu’ils importent dans un logiciel de tracking permettant de compter les bichiques et d’estimer un flux relatif.
Il permet de suivre, de façon non intrusive, des flux de larves ou de juvéniles de poissons à leur arrivée en rivière. Les bichiques remontent les cours d’eau et servent de nourriture à d’autres espèces. Pour Randy Latchy, ingénieur en biologie environnement à l’IRD, "les bichiques ont un rôle important au sein des rivières, ils sont comme leur carburant".
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Dans plusieurs rivières à terme
Pour le moment, le bichiCAM est "en phase de calibrage". Les ingénieurs essaient d’avoir un outil qui soit le mieux réglé possible pour pouvoir l’utiliser dans n’importe quel contexte.
A terme, l’objectif est de généraliser l’utilisation de cet outil dans d’autres rivières de l’île. En attendant, la pêche des bichiques est autorisée jusqu’en février et sera ensuite interdite de mars à septembre inclus afin, une fois encore, de préserver l’espèce.