Les enquêteurs du commissariat Malartic n'ont pas trainé pour retrouver les personnes mises en cause dans le cambriolage et l'incendie d'une partie du local de l'association LGBT+ OriZon, survenu dans la nuit du lundi 20 février, dans le quartier de la Source, à Saint-Denis.
A l'issue de sa garde à vue, un jeune homme de 21 ans qui était poursuivi pour “destruction par moyens dangereux et vol en réunion avec circonstance aggravantes en nature de l’orientation sexuelle ou l’identité de genre” a été condamné à un an de prison ferme. Car des tags homophobes avaient également été découverts sur place après les faits, provoquant l'indignation de la communauté.
Le complice mineur jugé plus tard
Déjà connu pour des faits de vol, le jeune Dionysien a été déféré ce vendredi, en début d'après-midi, au palais de justice de Champ Fleuri afin d'être jugé dans le cadre de la comparution immédiate. Tandis que son complice, mineur, sera ultérieurement.
Les deux individus pouvaient difficilement contester le cambriolage, deux des trois ordinateurs dérobés ayant été retrouvés lors des perquisitions à leurs domiciles, tout comme d'autres affaires volées sur les lieux.
Le caractère homophobe reconnu
Durant l'audience au cours de laquelle le parquet de Saint-Denis a réclamé lui une peine de trois ans de prison ferme, les deux jeunes ont été décrits comme des "pieds nickelés" et des "imbéciles" par le conseil du prévenu majeur pour tenter de minimiser la portée de leurs actes.
Mais pour Samuel Perche, le président de l'Association Requeer, le doute n'avait pas sa place, d'où sa satisfaction à l'annonce de la condamnation : "On est assez satisfait que le caractère homophobe ait été reconnu".
Un choc pour la communauté
"C'est grave ce qu'il s'est passé, parce que le centre LGBT ce n'est pas juste un siège social. C'est un endroit où on reçoit des jeunes ou des moins jeunes qui ont besoin d'être accompagnés", a rappelé de son côté Lilou Pedrazzoli, la vice-présidente de l'association OriZon.
"Il y a des gens qui sont très isolés et qui ont besoin de cette communauté et d'être ensemble et c'est ce que nous proposons : un endroit où l'on est en sécurité. Mais là, on a touché à notre sécurité", a-t-elle encore souligné.
Colère et indignation
"Je suis très en colère, mais malheureusement pas surpris, vue la nature de nos combats, on sait qu’il y a une partie de la société qui nous accepte pas", avait réagi Xylric Lepinay, le président d'OriZon après les faits.