Saint-Denis : un appel à la grève est lancé pour la journée internationale des droits des femmes

La Réunion se mobilise pour la journée internationale des droits des femmes.
Les syndicats CGTR, FSU, SAIPER Udas, SOLIDAIRES et UNSA s’unissent pour dénoncer les inégalités homme-femme. Un appel à la grève est lancé le 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Une grande mobilisation est organisée à Saint-Denis devant le kiosque Arlanda, au Barachois. En tête des revendications, l’inégalité de traitement dans le monde du travail.

Les femmes continuent d’être moins bien payées que les hommes. Elles occupent, le plus souvent, des métiers précaires, et sont discriminées à l’heure de la retraite après avoir passé une plus longue partie de leur carrière à mi-temps. C’est pour cette raison que l’intersyndicale CGTR,  FSU, Saiper Udas, SOLIDAIRES et UNSA appelle à une journée de grève le 8 mars, journée internationale du droit des femmes.

Même après l’inscription de l’IVG dans la Constitution, “il s’agit d’être vigilant”, insiste Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU.

Des inégalités salariales persistantes 

L’an dernier, l’écart des salaires est de 7% entre les hommes et les femmes sur l’île, alors qu’il est de 15% dans l’Hexagone, d’après les chiffres de l’INSEE. Même travail, même salaire. En 2024, “on en est toujours loin”, déplore Linda Diblar, secrétaire confédérale à la CGTR. 

Il y a un écart de 24% entre le salaire d’une femme et d’un homme. Une femme gagne en moyenne 20 euros de moins par jour, soit 400 euros par mois, si on continue sur cette lignée, on aura l’égalité salariale en 2186. Linda Diblar, secrétaire confédérale à la CGTR

Selon Fabienne Rubira, directrice de Chance Egal, l’agence pour l’intégration de l’égalité des chances entre les femmes et les hommes, ces inégalités touchent notamment les salaires les plus hauts. 

Plus on est en bas de l’échelle, moins il y a d’écarts de salaires. Pour ceux qui sont au SMIC, on n’a pas de grandes différences entre les salaires des hommes et des femmes.

Fabienne Rubira, directrice de l’Agence Chance Egal

Objectif : plus de femmes dans les métiers d’avenir

La Réunion serait moins inégalitaire que l’Hexagone. Pour le 8 mars, journée symbolique, Fabienne Rubira a un souhait pour l’avenir, voir plus de femmes investir les filières du futur comme les nouvelles technologies ou l’intelligence artificielle.  

La plupart des gens ont l’impression qu’une femme qui exerce le même métier qu’un homme gagne 10, 15 ou 20% de moins que l’homme, mais ce n’est pas ça du tout, il s’agit d’une moyenne. Il n’y a pas que le facteur rémunération qui est prise en compte, mais aussi l’équivalent temps qui est compris. On ramène tous les salaires en équivalent temps plein. Sachant que les femmes sont plus souvent à temps partiel que les hommes, si on revenait au salaire moyen réel, l’écart serait plus grand.

Fabienne Rubira, Agence Chance Egal

Un appel à la grève le 8 mars 

L’intersyndicale appelle à une mobilisation féminine, qui concerne tous les secteurs d'activité. 

Si on regarde les inégalités salariales, les violences intrafamiliales, sur le lieu de travail et le harcèlement, il y a du chemin à parcourir partout, il faut que nous soyons le plus nombreux et nombreuses possible le 8 mars.

Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU.

Le rassemblement est prévu au kiosque Arlanda au Barachois, ce vendredi 8 mars.