Assises : Johan Maruejouls condamné à 20 ans de prison pour le meurtre de son ami

Les jurés ont suivi les réquisitions en condamnant Johan Maruejouls à 20 ans de prison, un verdict modéré qui convient aux deux partis.
Le verdict est tombé. Après trois jours de procès, Johan Maruejouls a été reconnu coupable et condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son ami mauricien Ziyaad Poomun, mort étranglé dans d'atroces conditions en juin 2017 dans le quartier de Commune Prima à Saint-Denis.  
Le verdict est tombé un peu avant 11 heures aux Assises...  Johan Maruejouls est retourné en prison à l'issue de son procès, pour purger une peine de 20 ans de réclusion criminelle. Peine assortie d'un suivi socio-judiciaire incluant une obligation de soins. A défaut, le condamné risque de purger cinq années supplémentaires d'incarcération. Une peine juste et équilibrée selon les deux partis qui ont pris la mesure des faits imputés à Johan Maruejouls et la personnalité déséquilibrée de l'homme de 27 ans. 
 

Le prévenu encourrait jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle dans cette affaire de meurtre où son ami Ziyaad Poomun a perdu la vie dans des conditions atroces. Le corps de la victime a été retrouvé ensanglanté dans une baignoire après avoir été étranglé, le crâne fracassé, la poitrine lacérée par des coups de couteaux au domicile de Johan Maruejouls dans le quartier de Commune Prima en juin 2017.  


Une enfance construite entre maltraitance et abus sexuels



Après 3 jours de procès, la personnalité de Johan Maruejouls a été étudiée. Son enfance est marquée par l'univers sordide où il évolue entre maltraitance et abus sexuels sur fond d'alcool. En 2009, sa mère est condamnée à 10 ans de réclusion criminelle pour agression sexuelle sur mineur et proxénétisme de mineur.

Après plusieurs placements, le jeune homme est adopté par une famille toulousaine avec sa petite soeur à l'époque âgée de de deux ans. Un nouveau départ qui semble salutaire. L'année de son brevet des collèges c'est la rechute. Drogue, alcool, accès de violences... Johann Maruejouls mène la vie dure à ses parents adoptifs, dépassés par cette facette du jeune homme qu'ils ne comprennent pas. 
 

Des racines familiales nocives  


A sa majorité il est de retour à La Réunion. Là encore son souhait de réintégration se heurte à des barrières. Son père biologique ne lui apporte pas le réconfort attendu de Johann Maruejouls. Pas plus du côté de sa mère, qui séjourne alors encore en prison.  
Le jeune homme sombre à nouveau dans ce qu'il connaît finalement le mieux : la violence, alimentée par l'abus d'alcool et de stupéfiants. Des travers synonymes de séjours en prison pour de petits larcins. Jusqu'à gravir un échelon supplémentaire dans la nuit du 29 au 30 juin 2017.         

Avec une rare sauvagerie, il a étranglé et frappé son ami mauricien à la tête. Il lui a également asséné plusieurs coups de couteaux à la poitrine.  

Reconnu coupable du meurtre de Ziyaad Poomun "qui l'aimait trop", Johan Maruejouls a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle, à un suivi socio-judiciaire de 5 ans avec injonction de soins. La cour a suivi les réquisitions de l'avocat général qui a plaidé pour une peine équilibrée tenant compte du passé perturbé du meurtrier à qui une nouvelle chance de réinsertion sera offerte à une fois sa peine purgée.