"Comment va-t-on démarrer la campagne dans ces conditions ? Qui osera couper de la canne sans savoir à quel prix elle sera payée ?", lance Jean-Michel Moutama, le président de la CGPER.
Une convention qui régit la filière
Les planteurs étaient mobilisés, ce mardi 31 mai, devant le CTICS, Centre Technique Interprofessionnel de la Canne et du Sucre, à Saint-Denis. Pour le moment, aucun terrain d'entente n’a été trouvé avec les industriels pour garantir les revenus des producteurs.
Les négociations n’avancent pas sur la convention canne 2022-2027, qui va pourtant régir toute la filière pour ses cinq prochaines années.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"Pas possible de baisser le prix de la canne"
"Téréos envisage de baisser les prix de la canne, ce n’est pas possible, s’insurge Jean-Michel Moutama, le président de la CGPER. On ne peut pas tenir. Tout augmente, à commencer par les carburants. On attend des réponses de l’Etat".
Reçus au Centre Technique Interprofessionnel de la Canne et du Sucre, des planteurs sont ressortis excédés. Ils assurent que "Tereos ne leur garantit pas un prix correct de la tonne de canne et vont transmettre un courrier au gouvernement".
Un début de campagne en retard ?
Face à cette situation, des syndicats de planteurs pensent que la campagne sucrière pourrait prendre du retard. "Nous sommes inquiets, à un mois de la campagne dans l’Est et à un mois et demi dans le Sud, on n’a pas encore de convention et on ne sait pas où on va, rappelle Emmanuel Tailamé, agriculteur à Saint-Pierre et secrétaire général de la FDSEA. On va livrer nos cannes pour quoi ? Pour combien ? À quel prix ? Comment faire des crédits ? Nous venons pour montrer notre inquiétude ».
Selon ces planteurs, la "filière est menacée". "Entre la convention de 2017 et celle de 2022, on a perdu près de 4 000 hectares, si cette filière disparait, 18 000 emplois sont menacés", conclut Emmanuel Tailamé.
Une nouvelle réunion est prévue jeudi au CTICS, Centre Technique Interprofessionnel de la Canne et du Sucre, à Saint-Denis.