Depuis 22 ans, Jean Daniel Allaguy est surveillant pénitentiaire, à la prison de Domenjod, à Saint-Denis. En prenant son service à la prison chaque jour, il s’équipe de son gilet pare-balle.
Passion et anticipation
"De toute ma carrière, je n’ai jamais été agressé, confie-t-il. Je le dois surement à la passion du métier et à beaucoup d’anticipation. La manière de se positionner face au détenu est aussi importante".
Actuellement, l’administration pénitentiaire a lancé une campagne de recrutement pour attirer de nouveaux surveillants. Il faut avoir entre 18 et 45 ans et la formation dure six mois à l’ENAP, l’Ecole Nationale de l’Administration Pénitentiaire, à Agen.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Educateur de métier
Jean Daniel Allaguy est premier surveillant à Domenjod. Chaque jour, il rythme la vie des détenus. Il va les chercher pour les promenades, les parloirs et réalise aussi des entretiens avec eux.
"J’évalue son état d’esprit, s’il est suicidaire, anxieux, comment il se sent", explique Jean Daniel.
On va lui apporter des éléments de réponse sur sa détention et lui rappeler le règlement intérieur pour avoir un bon comportement.
Jean Daniel, surveillant pénitentiaire
Pour chaque condamné, la détention doit se passer le mieux possible en vue de la réinsertion. "Je n’ai pas fait ce métier par vocation, avoue Jean Daniel. Je suis éducateur de métier, mais je me suis retrouvé avec des jeunes délinquants avec des problèmes judiciaires et cela a fait le lien".
Jean Daniel a commencé dans le métier avec un salaire de 1 800 euros. Actuellement, il touche 3 700 euros avec l’indexation.
800 agents formés par an
"Ce métier a développé chez moi de la confiance", avoue le surveillant pénitentiaire.
Tous nos sens sont en éveil, au niveau du son, du regard, de notre positionnement, on doit savoir tout ce qu’il se passe autour de nous.
Jean Daniel, surveillant pénitentiaire
Chaque année, environ 800 agents sortent de l’Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire, mais cela ne suffit pas et la justice recrute.
Un métier pas assez attractif
"Aujourd’hui, on a un besoin impératif de combler des postes, assure Vincent Pardoux, secrétaire régional de FO pénitentiaire. Avant 2027, il faut que l’on recrute 15 000 personnes pour compenser les départs à la retraite et ouvrir des établissements qui sont déjà construits, d’où cette campagne mise en place par l’administration".
Regardez son interview sur Réunion La 1ère :
Des annonces "historiques"
Pour Vincent Pardoux, les difficultés de recrutement sont dues au manque d’attractivité du métier. "Des annonces historiques ont été faites sur nos statuts, mais nous attendons encore des mesures", assure-t-il.
En février dernier, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a annoncé que les agents seraient désormais fonctionnaires de catégorie B, et les officiers de catégorie A. Le relèvement du statut doit être accompagné d’une "revalorisation indiciaire et indemnitaire importante".