Le sanguinaire dictateur Bachar al-Assad a fui la Syrie le week-end dernier. Chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes, il s'est réfugié en Russie. Il s’agit d’un tournant de l’histoire qui a mis fin à un demi-siècle de règne sans partage de son clan familial.
En Syrie, des scènes de liesse ont eu lieu depuis la chute de Bachar al-Assad et l'entrée à Damas, du chef des rebelles islamistes, Abou Mohammad Al-Jolani.
La fin du règne de Bachar al-Assad soulage la diaspora syrienne, comme Jamal et sa famille qui vit à Saint-Denis depuis plusieurs années.
Un périple en kwassa-kwassa
Avant de régaler les papilles réunionnaises avec des spécialités syriennes, Jamal était régisseur dans un opéra de Damas il y a 10 ans. "Je fais des falafels de Syrie, c'est un peu comme des bonbons piment ici", sourit Jamal. Il a quitté la Syrie au début de la guerre.
"J'ai pris la voiture. Puis, j'ai pris l'avion de la Syrie jusqu'à la Grande Comore. De là-bas, j'ai pris un kwassa-kwassa jusqu'à Mayotte", raconte Jamal, ému. Lors de son périple, il était avec son épouse enceinte et leur fils âgé d'un an et demi.
Ils ont ensuite obtenu le statut de réfugié dans l'Île aux Parfums où ils sont restés un an. Par la suite, ils sont venus s'installer à La Réunion il y a cinq ans.
Le reportage de Réunion La 1ère :
"J'ai toute ma famille en Syrie"
Depuis le départ de Bachar Al Hassad, il est un peu plus serein mais s'inquiète toujours pour ses proches restés en Syrie.
"J'ai toute ma famille là-bas, en Syrie : ma mère, mes deux sœurs, mes cousins et cousines. On garde contact, on se parle toujours sur Messenger, mais le problème c'est que là-bas, il n'y a rien", déplore Jamal.
"Il n'y a pas de nourriture, il n'y a pas d'électricité, il n'y a pas d'eau. Il n’y a rien", confie le père de famille. Depuis le départ de Bachar Al Hassad, il est un peu plus serein, mais il s'inquiète toujours pour ses proches restés en Syrie.
"On a tous, sans exception, perdu quelqu'un de notre famille pendant la guerre, dit l'épouse de Jamal, remplie d'émotion. Moi, j'ai perdu mon cousin. Chaque famille a perdu au moins un proche. On regarde tous les jours les informations, car toute notre famille est là-bas. On a eu peur tous les jours. Ce n'est pas facile".
À La Réunion, le couple et leurs trois enfants se sentent en sécurité. Ils espèrent pouvoir y retourner un jour, mais ils attendent que la situation s'apaise pour de bon.