Dernière ligne droite pour les tricolores, sous une chaleur qui les accoutumera peut-être à celle de juillet 2024, lors des Jeux olympiques de Paris. L'équipe de France masculine de judo était sur les tatamis du dojo de Saint-Denis pour un stage de préparation, à quelques mois de la compétition.
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Trois athlètes de haut niveau sélectionnés pour les JO de Paris sont présents pendant dix jours à La Réunion : Walide Khyar, (-66kg), médaillé de bronze au dernier championnat du monde et d'Europe, Alpha Oumar Djalo (-81kg), médaillé européen et 3ème au Grand slam d'Antalya en Turquie, et enfin Luka Mkheidze (-60kg), originaire de Géorgie, médaille de bronze aux JO de Tokyo et médaille d'or au championnat d'Europe à Montpellier.
Le Guadeloupéen Teddy Riner lui, n'était pas du voyage, sa programmation étant déjà faite depuis la sortie des JO de Tokyo, selon l'entraîneur Baptiste Leroy. "Quand il se déplace à l'étranger, c'est pour affronter des populations lourdes", ajoute-t-il.
Face aux judokas malgaches et mauriciens
Depuis le milieu de la semaine, ils font face à des "sparring partners" (partenaires d'entraînement) issus de délégations de judokas mauriciens et malgaches, mais aussi des Réunionnais. "On a l'impression que ce sont un peu des judokas ouzbèques ! Ils sont très très bons, arrivent à tourner dans tous les sens, ce que nous Français on arrive pas à faire. Je pense que la méthodologie d'entraînement est un peu différente", constate Walide Khyar de l'équipe de France.
Deux session d'entraînement par jour
Au programme de leur stage, deux sessions d'1h45 d'entraînement par jour, faits de "randori", des combats libres, ouverts et sans enjeux.
"On n'a pas l'habitude de s'entraîner dans la chaleur comme ça, c'est un peu une nouveauté pour nous. On vient chercher du beau temps, et se ressourcer avant de démarrer la saison qui va être très très longue", souffle quant à lui Luka Mkheidze.
Alpha Oumar Djalo, lui, se prépare mais n'est pas encore à 100% dans les jeux olympiques. Et pour cause, il a d'autres échéances avant juillet prochain : "Je sais que les jeux sont présents mais il y a plusieurs étapes qu'il ne faut pas griller : je combats dans un mois, il y a encore un championnat d'Europe, un championnat du monde...".
Pratiquer un autre type de judo
Le choix de La Réunion pour ce stage ne s'est pas fait au hasard, loin de là. Baptiste Leroy, l'entraîneur de l'équipe de France de judo, connaît bien la zone, pour avoir été directeur technique national de l'île Maurice il y a quelques années. "J'avais préparé les Jeux des îles 2019 contre La Réunion et les Malgaches, et je sais que dans l'océan Indien il y a de très bons judokas qui pratiquent un autre type de judo qu'en Europe, un peu plus spontané, avec des attaques à droite, à gauche... C'est moins formaté", observe Baptiste Leroy.
Baptiste Leroy était l'invité du JT de Réunion La 1ère :
Or, un des objectifs à quelques mois des JO est de savoir mélanger les types d'affrontement, pour parer à toutes les éventualités, pour les premiers combats le 27 juillet prochain à l'Arena de Paris.
Des athlètes de haut niveau à observer
Les judokas réunionnais qui ont pu combattre et observer de près la méthode de ces pointures, en ont beaucoup appris, à l'image de Salim Abdouroihamane, du dojo portois. "Ca se voit que ce sont des athlètes préparés, ils sont très précis et ils savent ce qu'ils font, ils ne reproduisent pas les erreurs et analysent beaucoup", conclut-il non sans admiration. Peut-être avec l'espoir pour certains de faire partie un jour des meilleurs du pays.
"On a déjà eu beaucoup de Réunionnais en équipe de France ces 20 dernières années", constate l'entraîneur de la sélection, Baptiste Leroy, sur le plateau de Réunion La 1ère. Evoquant l'idée, pourquoi pas, de créer un centre de formation dans l'océan Indien dont les judokas sont parfois un peu isolés.