Les nitrites présents dans l’alimentation favoriseraient le diabète de type 2 : les origines de la maladie seraient multiples, estime un professionnel de santé

Le Dr Uvarajen Paratian et un tisanier au marché forain du Chaudron
Selon une étude de l’Inserm, les nitrites, très présents dans notre alimentation, favoriseraient le diabète de type 2. A La Réunion, 10% de la population est diabétique. Selon le Dr Uvarajen Paratian, médecin généraliste, les perturbateurs endocriniens ne sont pas les seuls facteurs de la maladie.

Ingérer des aliments contenant des nitrites favoriserait le diabète de type 2, indique une étude de l’Inserm, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale.

"Les analyses statistiques suggèrent une association entre la consommation de nitrites et un risque accru de diabète de type 2, est-il écrit dans l'étude de l'Inserm. En revanche, aucune association entre la consommation de nitrates et le risque de diabète de type 2 n’a toutefois été mise à jour".

Le diabète touche 10% des Réunionnais, dans 90 % des cas il s'agit du diabète du type 2. Pour le Dr Uvarajen Paratian, plusieurs facteurs sont à l'origine du diabète.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère : 

10% des Réunionnais sont diabétiques. Ses origines sont multifactorielles selon le Dr Uva Paratian

Le contexte historique

La Réunion est le département français le plus touché par le diabète de type 2. D’après Uvarajen Paratian, médecin généralise et doctorant en anthropologie, l’origine de la maladie peut s’expliquer par les traumatismes de l’histoire locale. "L’histoire des colons, des esclaves peut être un facteur, cela ramène beaucoup de changements dans les microbiotes", explique-t-il. Le diabète ne serait pas uniquement génétique selon le Dr Paratian, mais aussi "générationnel".

Le stress

Le Dr Uvarajen Paratian mène en ce moment une enquête auprès de 5 000 Réunionnais diabétiques," 80% d’entre eux sont très stressés et pensent que cela favorise la maladie", explique-t-il.

Au marché forain du Chaudron, Suzette, diabétique depuis 5 ans estime que le stress a déclenché sa maladie. Victime de violences, la dionysienne "l’a eu du jour au lendemain". Depuis, elle fait attention à tout ce qu’elle mange : "Fini le sucre, si je mange deux ou trois bananes c’est foutu, les letchis je n’en mange que cinq, pas plus,c’est très dangereux", raconte Suzette. Mais le quotidien est parfois difficile à gérer, "surtout quand on est invités, on se dit que çà à l’air bon donc si je veux manger un bons repas je prends une tisane, c’est vraiment efficace", assure-t-elle.

Le Dr Uvarajen Paratian est du même avis, pour lui les laboratoires pharmaceutiques devraient utiliser un peu plus de plantes. "Je crois qu’on aurait dû rembourser les plantes, prendre des tisanes pourrait réduire les cas d’obésité et de diabète. Mais-est-ce que les laboratoires ont envie d’avoir moins de diabétiques ?", s’interroge-t-il.

Le tisanier Alexis Thiburce propose justement une tisane contre le diabète. "Il y a du café marron, des feuilles d’ambaville, la prêle, le joli cœur,", déclare le forain.

A La Réunion, plus de 83 000 personnes sont diabétiques, deux fois plus de patients sont pris en charge sur notre territoire, comparé aux autres régions françaises.

 

Regardez l'interview de Gérard Cotellon, sur Réunion la 1ère : 

Interview de Gérard Cotellon, directeur de l’Agence Régionale de Santé

"Le taux de diabète est deux fois supérieur celui de l’Hexagone, probablement dû aux facteurs dont parle ce médecin, probablement aussi dû à des facteurs génétiques, mais les modes de vie ont changé. Nous sommes beaucoup plus sédentaires, l’alimentation est plus riche, ce sont des choses sur lesquelles nous pouvons agir", déclare Gérard Cotellon. Le directeur de l’Agence Régionale de Santé poursuit : "Le stress pourrait être une cause, mais il faut le documenter pour le prouver, c’est la raison pour laquelle on va accompagner deux chercheurs pour catégoriser le diabète cette année".