Saint-Denis : inauguration du temple chinois Sane-Long qui abrite la plus grande statue de Guandi de La Réunion

C’est un temple baigné de soleil, mais jusqu’ici il a rarement été en pleine lumière. A Saint-Denis, le temple Sane-Long est inauguré ce vendredi 19 juillet, après trois ans de travaux. Il est l’un des trois édifices religieux chinois de la rue Sainte-Anne, à Saint-Denis.

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Trois temples chinois dans une rue

"C’est rare d’avoir trois temples dans la même rue et c’est même unique au monde, assure Emile Sam Mine, membre de l’association Guandi de Saint-Pierre. C’est une chance pour la communauté chinoise, ça nous apporte beaucoup de bonheur et ça nous protège".

Un Guandi unique de 2,5 mètres

Dans la rue Sainte-Anne, le temple Sane-Long est le moins connu, le plus petit et le plus récent. Datant de 1919, l’édifice est pourtant devenu le plus surprenant des trois. Il abrite désormais la plus grande statue de Guandi de La Réunion. Haute de 2,50 mètres, elle pèse 300 kilos et a été réalisée avec des imprimantes 3D.

Une prouesse technologique

"C’est une prouesse technologique, s’exclame Laurent You-Seen, fondateur de Futur 3D, entreprise spécialisée dans la 3D. Elle a été réalisée à La Réunion en trois mois". Laurent You-Seen explique qu’une dizaine de machines a tourné nuit et jour pour fabriquer 337 blocs de plastiques assemblés pour constituer cette immense statue.

Dans le respect des traditions

L’œuvre respecte les codes et les symboles du courant artistique du IIème siècle pendant la dynastie Han. Yannis Hyppolite, artiste-désigner 3D, détaille la statue de Guandi.

Sur la tête, il y a la flamme divine qui est dorée, il y a les yeux dorés qui représente le côté céleste de Guandi. Sa barbe, qu’il tient dans la main, est le symbole de la sagesse bouddhiste. La sculpture suit le courant des styles bouddhistes. Enfin, il y a les trois éléments sur ses vêtements : l’eau, la terre et le feu.

Yannis Hyppolite, artiste-désigner 3D

Attirer la jeune génération

Ce temple Sane-Long surprend par son architecture et sa décoration modernes au style épuré. "Il faut changer notre manière de penser et réussir à intéresser les jeunes, assure Didier Chane-Si-Ken, président du temple Sane-Long, à Saint Denis. Pour attirer la jeune génération, lui donner envie de revenir, il faut se moderniser. On s’est inspiré de ce qui se fait ailleurs dans le monde en matière d’architecture".

Au-delà d’attirer les jeunes, le président du temple veut aussi "réussir à les inspirer davantage, à tout faire pour donner plus de force à leur prière", dit-il. C’est ainsi "qu’est venue l’idée de faire ce Guandi unique, le plus grand de La Réunion".

Pour admirer la statue du dieu-guerrier, les curieux pourront se rendre jeudi prochain rue Sainte-Anne, lors des festivités de Guandi qui vont durer quatre jours.

Un lieu d’accueil

A l’origine, avant de devenir un temple, ce lieu abritait un motel. Il s’agissait d’un lieu d’accueil pour les immigrés arrivant de Chine. Une chambre et un salon ont été restaurés pour presque la même destination.

"Ils peuvent accueillir tout le monde et pas forcément pour la communauté chinoise, explique Didier Chane-Si-Ken, président du temple Sane-Long. C’est pour toute personne qui peut avoir un problème et être dans le besoin".

Faire un temple pour le folklore c’est bien, mais il faut aussi lui donner un sens.

Didier Chane-Si-Ken, président du temple Sane-Long

Tradition, solidarité et modernité

L’objectif est de mettre en avant la valeur "solidarité" dans un monde moderne. Tellement moderne que l’ouverture du temple peut être commandée du monde entier à un visiteur. Des caméras assurent ensuite la sécurité du lieu.

Le temple Sane-Long tient son nom du village d’où étaient originaires des immigrés chinois, dont les descendants sont aujourd’hui Réunionnais.