Se substituant au propriétaire, la ville de Saint-Denis annonce qu'elle va entreprendre d’urgence les travaux de sécurisation de la façade de l’immeuble de la rue Jean Chatel pour la sécurité de tous. Les expertises successives ont toutes confirmé le risque d’effondrement.
Les expertises successives, dont celle d’un expert mandaté à la demande de la mairie de Saint-Denis par le tribunal administratif de La Réunion, ont toutes confirmé le risque d’effondrement de la toiture de l’immeuble situé aux numéros 62 à 68 de la rue Jean Chatel.
Se substituant au propriétaire, la ville annonce ce mercredi 19 mai qu'elle va dès à présent lancer des travaux de sécurisation de la façade avant. Ces travaux dureront une semaine.
Une réunion avec les commerçants concernés
Durant cette phase, l’ensemble des magasins de la rue Jean Chatel compris entre la rue Pasteur et la rue de la Compagnie restera ouvert et accessible aux piétons en toute sécurité pour les commerçants et les clients. À l’exception de la boutique située à l’intérieur de l’immeuble concerné.
La maire Ericka Bareigts, qui s’était rendue sur place à la rencontre des commerçants et des riverains les 7 et 8 mai derniers, a réuni ce mercredi l’ensemble des commerçants situés dans cette portion de rue afin de leur présenter en toute transparence la stratégie de la ville dans ce contentieux qui relève des carences d’un propriétaire privé.
"Un risque d'effondrement non maîtrisé"
L’expert judiciaire, avait conclu dans un pré-rapport émis le 13 mai 2021 "qu’à ce jour, un risque non maîtrisé d'effondrement existe et qu’il convient de prendre des mesures conservatoires consistant à sécuriser la façade avant côté rue jean Chatel".
Celui-ci avait également noté "la présence d'éléments de couverture arrachés constituant un facteur de risque aggravé qui interdit une attente dans l'intervention".
Un problème connu depuis au moins deux ans
La mairie défend que dès le péril imminent avéré, elle a tout mis en oeuvre, sur le plan réglementaire et judiciaire, pour s’assurer de la sécurité des personnes tout en mettant le propriétaire du bâtiment face à ses responsabilités pénales et financières. "Dans ce but, la rue avait été immédiatement barriérée et les riverains mis à l’abri".
Mais la dangerosité du bâtiment avait déjà été pointée du doigt dans la presse écrite en avril 2019. C'est le Journal de l'Ile qui avait interpelé les autorités sur le risque encouru.
Un propriétaire qui fait l'autruche
La municipalité indique encore que face à l’inaction du propriétaire lors d'un nouveau rappel à l'ordre le 7 mai, elle a pris un arrêté de mise en sécurité d’urgence, le 14 mai, contraignant l'intéressé à réaliser les travaux de sécurisation de la façade dans un délai 4 jours.
"Au terme de cette mise en demeure, le 18 mai à 18 heures, constatant encore une fois la non exécution des travaux et afin de pallier cette nouvelle carence du propriétaire, la municipalité a décidé d’entreprendre immédiatement la réalisation des travaux, afin de garantir la pleine sécurisation de la façade, aux frais du propriétaire", argumente la mairie.
Les trois priorités de la mairie
La ville indique avoir trois priorités qui sont dans ce dossier, "d’assurer la protection des usagers et des riverains, de soutenir l’activité commerciale dans une période de fêtes importante et dans un contexte sanitaire contraignant et de rétablir la circulation routière dans les meilleurs délais".
Celle-ci de conclure : "la ville, extrêmement soucieuse d’agir en respectant les intérêts du contribuable engagera tous les moyens nécessaires pour que les Dionysiens ne payent pas à la place d’un propriétaire inconséquent".