Saint-Denis : les grilles du lycée Rontaunay fermées ce vendredi après l’agression d’une enseignante par des élèves

Lycée professionnel Julien de Rontaunay
A Saint-Denis ce vendredi, les grilles du lycée professionnel Julien de Rontaunay sont restées fermées. En cause : l'agression d'une enseignante hier après-midi par plusieurs élèves de sa classe pour avoir confisqué le téléphone portable d'une jeune fille.

Ce vendredi, les professeurs du lycée Rontaunay ont refusé de faire cours, en soutien à leur collègue qui s’est faite agressée hier par des élèves. C'est en voulant déposer le téléphone portable, confisqué à une élève, que la professeure s'est retrouvée encerclée ; et le téléphone lui a été arraché.

"Ce que l’on souhaite, c’est qu’on soit plus protégé"

Traumatisée, elle souffre d'une fracture de la phalange au niveau de la main gauche et est en arrêt maladie. Ses collègues n'ont pas fait cours aujourd'hui. Ils dénoncent leurs conditions de travail et demandent le soutien des parents d'élèves et du rectorat. "Ce que l’on souhaite, c’est qu’on soit plus protégé dans notre métier et que l’on n’ait pas sans cesse cette insécurité quand on gère un groupe de classe, en sachant que les effectifs sont énormes. On a 30-35 élèves dans la classe et on est seul face aux élèves" explique Natacha Cazet, professeure au lycée Rontaunay et déléguée syndicale du Sneeta FO Réunion.

Ecoutez la réaction de Natacha Cazet au micro de Sébastien Autale :

Natacha Cazet, enseignante au lycée Rontaunay et déléguée syndicale du Sneeta FO Réunion

 

"Il y a un règlement intérieur et il faut le faire respecter"

Une séance plénière de deux heures s’est tenue ce matin entre le rectorat et l’administration face à l’inquiétude des enseignants. "L’idée est de pouvoir échanger et d’apporter le soutien de la rectrice à l’équipe pédagogique car aucune violence ne doit être exprimée vis-à-vis d’un enseignant" souligne Eric Couleau, proviseur Vie scolaire au Rectorat.

"Il faut que les élèves comprennent qu’ils sont dans une communauté et qu’à aucun moment on peut accepter la violence".

Eric Couleau, proviseur Vie scolaire au Rectorat

 

Il y aura "sans doute un conseil de discipline et il y aura une sanction qui va tomber pour l’élève" ajoute Natacha Cazet. "Une sanction sévère" accentue le Rectorat, qui précise qu’avant toute prise de décision, il s’agira d’écouter les parents, les élèves et les enseignants afin d’être le plus juste. "Le métier d’enseignant, on sait que c’est un métier difficile et qu’il peut y avoir des situations conflictuelles. Il y a un règlement intérieur et il faut le faire respecter".