Saint-Denis : pas de pain dans les cantines en raison d'un problème chez le fournisseur

Pas de pain dans les cantines des écoles de Saint-Denis ce vendredi, ni les prochains jours
Les élèves des écoles de Saint-Denis qui déjeunent à la cantine ont dû se passer de pain ce vendredi midi. En cause, la fermeture administrative du fournisseur attitré, pour des problèmes "d'hygiène" selon la ville de Saint-Denis.

Les élèves ont bien eu à manger ce midi dans les cantines des écoles de Saint-Denis, mais un élément manquait sur les plateaux : le morceau de baguette de pain, servi habituellement avec les salades ou gratins. C'est dans un email jeudi soir que la ville de Saint-Denis a informé les parents d'élèves de cette absence de pain pour les prochains jours, en raison d'un problème avec le fournisseur. 

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Pas de pain dans les écoles de Saint-Denis ce vendredi : le fournisseur, fermé, n'a pas pu livrer. La ville évoque des manquements à l'hygiène.

"Victime d’un fournisseur indélicat, la ville ne pourra pas approvisionner en pain les cantines scolaires demain vendredi 9 février et en début de semaine prochaine. Nous étudions le moyen de mettre immédiatement fin au marché public avec ce fournisseur et nous explorons les solutions possibles pour attaquer en justice cette entreprise peu scrupuleuse du bien être des enfants", écrivait jeudi soir la ville de Saint-Denis. 

Alerte pour des "manquements à l'hygiène"

Ce vendredi 9 février 2024, le directeur général adjoint des services de la ville a donné plus de détails sur la situation. "Nous avons reçu une alerte pour des manquements à l'hygiène d'un de nos fournisseurs. Alerte remontée à la police municipale qui a demandé à la direction des services vétérinaires de faire un contrôle", précise Johnny Dennemont, directeur général adjoint des services de la ville de Saint-Denis. Selon lui, c'est la cour de l'entreprise, peu entretenue, qui aurait attiré l'attention. 

Le contrôle aurait abouti à une fermeture administrative du fournisseur. 

"Un non-respect des enfants"

Toujours est-il que la municipalité ne tolère pas les manquements à l'hygiène de son prestataire, avec qui elle travaille depuis quelques années. "C'est un non-respect des enfants, alors qu'on prône l'école du bonheur et qu'un de nos axes est le bien-manger", peste Johnny Dennmont.

La ville de Saint-Denis a ainsi fait savoir sa volonté de résilier le marché, pour avoir recours à d'autres fournisseurs. En outre, elle n'exclue pas d'entamer une "action de justice pour non-respect du droit des enfants". Aussi, un travail a entamé avec la nutritionniste pour rééquilibrer les menus, même si ce n'est pas un élément indispensable aux menus des enfants. 

Pas de pain jusqu'à la semaine prochaine

L'absence de pain elle, devrait durer jusque "dans le courant de la semaine prochaine". Chaque semaine, ce sont 8 000 baguettes qui sont livrées dans les cantines dionysiennes par ce prestataire, dans les 75 écoles de la ville. 

Le prestataire concerné lui, joint par téléphone, s'est défendu d'être fermé seulement pour des raisons techniques. "On est en train de faire tout ce qui doit être fait", dit l'entreprise. 

"Plus de 300 artisans boulangers à La Réunion"

Une occasion pour Norbert Tacoun, le président de la Fédération des artisans boulangers de La Réunion, interrogé, de redire l'importance de la boulangerie artisanale. "Vous avez plus de 300 artisans en boulangerie à La Réunion, et à Saint-Denis vous avez de quoi faire. Manquer de pain dans un territoire comme La Réunion c'est donc un problème", commente-t-il.

"Le pain c'est un aliment de base, et il faut qu'il soit de qualité. L'industrie répond à une certaine demande, mais au niveau de la restauration scolaire je pense qu'il faut du pain de qualité. La différence entre l'artisan et l'industrie, c'est que la boulangerie artisanale emploie plus de 2000 personnes à La Réunion". 

Norbert Tacoun, président de la Fédération des artisans boulangers de La Réunion

"Partager le marché" 

Il en appelle aussi à une révision du fonctionnement des marchés entre les collectivités et les fournisseurs sur le pain. "Peut-être faudrait-il partager le marché entre plusieurs boulangers", glisse Norbert Tacoun.