Spectaculaire opération de relevage des banians sur le front de mer de Saint-Denis

L'opération de relevage des banians sur le front de mer de Saint-Denis.
Ce dimanche 23 mars, le front de mer de Saint-Denis était fermé à la circulation de 6h à 14h pour permettre le relevage de deux banians tombés lors du cyclone Garance. Des botanistes, élagueurs, agents de plusieurs villes : tous étaient à pied d’œuvre pour secourir ces arbres emblématiques du littoral dionysien.

L’opération est spectaculaire et délicate. Ce dimanche 23 mars, des dizaines d’engins et de spécialistes étaient à pied d’œuvre pour relever deux banians centenaires, sur le front de mer de Saint-Denis, fermé à la circulation entre 6 heures et 14 heures.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Une spectaculaire opération de relevage des deux banians du front de mer de Saint-Denis, fermé à la circulation. Des engins lourds et des spécialistes sont déployés pour replanter ces arbres emblématiques

Des engins lourds et des spécialistes

"Il fallait mener l’opération en toute sécurité en fermant les trois voies de circulation, explique Jean-Jacques Fung, directeur général adjoint de la Cinor. Des moyens exceptionnels sont mobilisés autour de ces arbres de plus de 100 ans".

Botanistes, élagueurs, spécialistes phytosanitaires, agents des services techniques de plusieurs communes : tous participaient à l’opération de relevage de ces deux banians emblématiques du littoral dionysien tombés lors du passage du cyclone Garance.

L'opération de relevage des banians sur le front de mer de Saint-Denis.

 

Le délicat relevage des banians

"C’est une opération exceptionnelle que l’on n’a pas l’habitude de conduire, mais elle est nécessaire car elle concerne un patrimoine végétal de La Réunion et du Nord du territoire, commente Jean-Jacques Fung, directeur général adjoint de la Cinor. Il y a aussi des services de la ville du Port qui ont déjà opéré des dizaines de fois sur ce genre d’arbres".

Si l’opération de relevage de ce matin est la plus délicate, cela fait déjà plusieurs jours que les deux banians mobilisent l’attention des spécialistes, des services de la ville de Saint-Denis et de l’Etat. Les vents violents de Garance ont déraciné les deux arbres le 28 février dernier.

L'opération de relevage des banians sur le front de mer de Saint-Denis.

Des racines emmaillotées

"Juste après le cyclone, la Cinor a tenté de sauvegarder ce qui pouvait l’être tant que l’arbre était couché", explique Pierre-Yves Fabulet, gérant du bureau d’étude Cyathea, ingénieur forestier et spécialiste des arbres.

 

Un emmaillotage de la souche a été fait avec un produit qui permet de garder l’humidité au plus proche des racines pour leur permettre de ne pas se dessécher en attendant la remise en place.

Pierre-Yves Fabulet, spécialiste des arbres

Sauver ces banians est un défi technique et administratif. "Il fallait réaliser l’opération au plus vite, car chaque semaine qui passe ce sont des chances en moins pour la survie de l’arbre", commente Pierre-Yves Fabulet. 

La suite du sauvetage

En fin de matinée, les deux banians étaient relevés. Ils vont se soutenir mutuellement avec une tige à la verticale. "Il faudra ensuite s’assurer qu’il y a une bonne stabilité, on va faire le remblaiement et stabiliser l’ensemble avec des lestes pour la suite", explique Jean-Jacques Fung, directeur général adjoint de la Cinor.

L'opération de relevage des banians sur le front de mer de Saint-Denis.

 

Quelles chances de survie ?

 A ce jour, impossible de savoir si cette opération de sauvetage va fonctionner. "Au regard du délai écoulé depuis le cyclone et de l’état de l’arbre, on estime que la seconde souche de l’arbre a environ 50% de chances de repartir, estime Pierre-Yves Fabulet, gérant du bureau d’étude Cyathea, ingénieur forestier et spécialiste des arbres. En revanche, la première souche est plus dégradée. On a 10 ou 20 % de chance de la sauver. Ces deux arbres sont extrêmement abîmés, on a enlevé presque tout le haut-pied, donc il n’a plus de poumon".

Cela sera compliqué pour eux de repartir après un tel choc.

Pierre-Yves Fabulet,  spécialiste des arbres

L'opération de relevage des banians sur le front de mer de Saint-Denis.

Un coût de 50 000 euros

Ce matin, le relevage des banians a eu lieu sous les yeux des Dionysiens, de la maire, Ericka Bareigts et du président de la Cinor, Maurice Gironcel.

L’opération va coûter 50 000 euros. "Mais ce n’est pas une question de coût, ajoute Maurice Gironcel. Je connais ce banian depuis gamin, il a toujours été là donc il fallait le sauver, le remettre debout, pour que nos gamins voient eux aussi ces arbres centenaires".

Résisteront-ils aux prochains vents et cyclones ? Les spécialistes précisent que plusieurs facteurs entrent en compte. Le sol dans lequel ils sont replantés est proche de la mer et soumis à sa force. Il faudra aussi de bonnes conditions d’entretien, et tout le soin que les usagers du littoral pourront leur apporter.