Maryse a 52 ans et elle a violée à l'âge de 4 ans, puis à l'âge de 6 ans, avant ensuite d'être victime d'inceste entre 9 ans et 14 ans... Un passé douloureux qui la hante encore mais qu'elle exorcise à travers plusieurs participations à des groupes de parole avec d'autres victimes.
Ce samedi 30 septembre, dans le quartier dionysien de Montgaillard, elle est revenue sur son histoire à l'occasion de la troisième édition de "La honte change de camp", un groupe de libération de la parole guidé par une psychologue clinicienne. "Je vais de mieux en mieux parce que plus j'en parle et plus je vois que ça porte ses fruits", confie Maryse.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Libérer sa colère et sa frustration
Et son témoignage a également conduit d'autres femmes à se confier pour elles aussi entrer enfin dans un processus de guérison, à l'instard d'Aline, 55 ans, qui a participé pour premère fois à cet évènement.
"Là, je me sens vraiment parce que j'ai pu libérer cette colère, cette frustration et je sais que je vais revenir à ce groupe de parole parce que ça m'a fait du bien", lâche la quinquagénaire.
Saint-Denis après Saint-Leu et le Tampon
Après Saint-Leu et le Tampon, c'est donc la ville de Saint-Denis qui a été choisie par l'association EPA "Ecoute-moi, protège-moi, aide-moi" et le collectif "Stop VIF Protégeons nos enfants" pour cette troisième édition de "La honte change de camp".
Les deux structures qui sont aussi à l'origine de la création de la page Facebook Me Too Inceste 974, en janvier 2021, ont pour objectif d'accompagner des victimes pour les aider à avancer. Et ce sont 25 femmes qui ont ainsi pu s'exprimer ce samedi.
Des femmes au "courage extraordinaire"
"Cette troisième édition était très réclamée, explique Audrey Coridon, la référente du collectif STOP VIF Protégeons nos enfants. Et nous voyons une évolution puisque nous suivons toutes ces femmes tout au long de leur processus. Le fait qu'elles viennent et qu'elles continuent à partager, c'est déjà un courage extraordinaire".
"Nous, on les quadrille de professionnels de santé pour pouvoir accueillir cette parole parce que quand on en est dépositaire, il ne faut pas laisser les gens repartir comme ça, poursuit Audrey Coridon. Elles peuvent être soulagées sur le moment mais il faut quand même leur donner des outils pour qu'elles puissent continuer ce travail".
Du conseil juridique au diapason thérapeutique
Au programme de ce samedi après-midi, plusieurs témoignages évidemment, mais aussi un moment d'échangers avec des avocats afin de conseiller les victimes qui seraient encore dans une démarche de procédure judiciaire, ou qui souhaiterait en lancer une.
Mais aussi des séances de détente de méditation avec des professionnels de la sophrologie qui ont notamment utilisé la technique du diapason thérapeutique avec des bols tibétains.