Bryan Alaguirissamy Carpaye a dû faire un choix difficile. Entre colère et désespoir, l’agriculteur a décidé d’arracher les cannes à sucre de sa parcelle. Sa production n’étant plus rentable en raison d’une richesse trop faible et d’une variété de canne non-adaptée, il devra rembourser l’usinier en fin de campagne.
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Le désespoir d’une profession
Face aux difficultés que rencontre la filière, certains planteurs jettent l’éponge. Une dizaine d’agriculteurs du Sud et de l’Est refusent notamment de livrer leurs cannes.
Un patrimoine qui part en fumée, sans que personne ne réagisse, c’est le constat que fait aujourd’hui Bryan. Le Saint-Josephois est installé depuis 14 ans comme agriculteur, et n’a fait que s’adapter au fil du temps aux contraintes de la filière.
Faute de main d’œuvre, il a acheté une coupeuse mécanique. Aujourd’hui, il se retrouve pris entre les remboursements, le coût d’exploitation en hausse, et à l’inverse le prix de la tonne de cannes en chute libre, du fait d’une richesse suffisante.
Les syndicats ne cessent d’alerter les pouvoirs publics
Une situation qui se généralise à toute la profession, constatent les syndicats. Ces derniers alertent " tous les jours l’Etat ", insiste Dominique Clain, le président de l’UPNA, qui déplore notamment le manque de réaction du préfet de La Réunion.
Le syndicaliste constate une augmentation de l’abandon de parcelles de cannes et de la vente de tracteurs ou encore de terrains, conséquences du découragement des agriculteurs. Le président de l’UPNA interpelle tous les syndicats pour que des solutions soient trouvées rapidement pour accompagner ces planteurs.
Bryan envisage désormais une reconversion, il se dit prêt à diversifier ses 15 hectares, mais émet tout de même des réserves. Si tous les planteurs passent à la diversification, il craint une surproduction et donc des difficultés à écouler les produits.