La société saint-josephoise TK bois existe depuis 1978. En 2000, elle se lance dans la récupération de ses copeaux de bois qu'elle a en abondance avec la fabrication de lambris. Elle trouve un débouché avec les éleveurs de volailles pour les litières. Elle décide alors de se fournir en perches de bois déclassées auprès de l’ONF pour augmenter sa production.
Une augmentation de 20 euros à 45 euros du mètre cube
En 25 ans, l’Office National des Forêts à La Réunion a augmenté ses prix de 15 euros à 20 euros du mètre cube. Pour 2025, l'Office a décidé de flamber le prix de vente à 45 euros du mètre cube. Chaque mois, pour TK bois, cela représente un surcoût à l'achat compris entre 1500 euros et 2500 euros, selon leur commande mensuelle qui varie de 60 à 100 mètres cubes de matière première. En plus de cette augmentation, l'ONF demande également une caution de 8750 euros, ce qui correspond à 4 livraisons de bois d'avance pour la petite entreprise familiale saint-josephoise.
“Il me semble que la mission première de l'ONF n’est pas de faire du profit.”
Emeline K/Bidy - Députée de La Réunion
Les sacs de copeaux sont vendus à 9,5 euros aux éleveurs de volailles. Il est impossible à l'entreprise qui valorise ces déchets verts de répercuter la hausse sur leur production. Ils ne trouveraient plus preneur pour leur 250 ballots qui sortent quotidiennement de leur rabot géant.
Un nouvel acteur sur le marché du bois de classe 3
Pour les artisans de TK bois, la situation de l'ONF a évolué depuis que le groupe Albioma est arrivé sur le marché du bois de classe 3. Pour alimenter ses centrales électriques, Albioma importe des pellets depuis le Canada. Des solutions plus vertueuses écologiquement passerait par un cycle court d'approvisionnement. La direction ONF a-t-elle saisie une occasion de trouver un débouché à meilleur prix ? On peut s'interroger lorsqu'il est imposé à des entreprises comme TK bois des quotas dans l’approvisionnement sur le volume du bois, même lorsqu'il s'agit de bois de charpente ou de menuiserie.
La députée Emeline K/Bidy prend la défense de l'entreprise familiale. Selon elle, la mission de l'ONF "n’est pas de s’attaquer à notre tissu économique, de privilégier de grands groupes, de créer des situations de monopole sur le territoire de la Réunion, au détriment des petites et moyennes entreprises qui constituent 90% de notre tissu économique.”
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :