Aller au-delà du tabou et libérer la parole. Ce samedi 14 janvier, à l’initiative de l’association Me Too Inceste 974, une trentaine de personnes victimes d’inceste s’est réunie, avec des professionnels, à Saint-Leu pour s’exprimer sur ce qu’elles ont subi dans leur vie.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"Parler pour protéger les autres"
"J’ai été victime de viols et d’inceste, à La Réunion, pendant mon enfance à plusieurs reprises, raconte Kounta. J’ai parlé très tôt pour protéger les autres enfants de ma famille et pour pas que ça leur arrive tellement j’avais souffert".
Aujourd’hui, elle parle à visage découvert, car c’est "trop tabou". "Il y a encore beaucoup trop de victimes et il faut que ça s’arrête", poursuit-elle.
Quand les confidences entraînent le rejet
Il y a près de deux ans, le hashtag "Me Too inceste 974" a permis une large libération de la parole, mais il n’est pas toujours évident de se livrer à un membre de sa famille. Les confidences entraînent parfois un rejet. La communauté que représente le hashtag est devenue pour certains une autre famille qui leur ouvre les bras.
"La honte change de camp"
"La honte a changé de camp grâce à ce mouvement MeToo qui est national et international, et ça nous a permis de parler de La Réunion qui souffre de ce fléau de manière considérable, assure Audrey Coridon, référente du collectif "Stop VIF Protégeons nos enfants". On a plus de 4 000 enfants touchés par ce phénomène, soit six à sept enfants par jour".
Selon la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants, dans une classe de 35 élèves, il y aurait quatre ou cinq enfants victimes d’attouchements sexuels ou de viols intrafamiliaux.