Saint-Louis : les élus vent debout contre une nouvelle tutelle

La Chambre Régionale des Comptes voudrait-elle "sanctionner" Saint-Louis ? C’est en tout cas la conviction des élus de la commune. Des élus qui défendent la "sincérité" de leur budget face aux coupes envisagées et excluent toute démission.
 
Le ton monte du côté de la majorité municipale Saint-Louisienne. Alors la Chambre Régionale des Comptes (CRC), s’apprêterait à demander une nouvelle mise sous tutelle de la commune, les élus crient à "l’excès de pouvoir".

Des coupes budgétaires envisagées

L’objet du conflit est bel est bien la gestion des finances de la ville, et plus précisément le budget 2018. Les élus de la majorité craignent que la Chambre Régionale des Comptes n’impose à la commune "les coupes budgétaires de l’Etat", ce qui traduirait selon eux "une volonté manifeste de sanctionner la commune de Saint-Louis".

En clair, les élus ne veulent pas voir leur budget 2018 réduit. Ils estiment en effet avoir répondu à toutes les obligations qui leur avaient été fixées, le déficit du budget 2017 ayant été totalement résorbé et celui de 2018 n’en créant pas de nouveau.

Des mesures non-justifiées selon les élus

Mais voilà, une rencontre, le 26 juin dernier, avec le magistrat de la chambre et des échanges téléphoniques les 5 et 6 juillet ont laissé penser à ces derniers que la Chambre régionale des Comptes n’approuverait pas le dit budget sans y apporter des mesures correctives.

Arguant de s’être toujours conformée aux recommandations de la chambre, la majorité municipale s’insurge donc, dans un communiqué par ce samedi 7 juillet, et demande au préfet de La Réunion, chargé d’appliquer ou non les propositions de la CRC, de tenir compte des "sacrifices de la population" et des engagements pris par la municipalité depuis 2014.

Le conflit couve

Elle prévient également que si Amaury de Saint-Quentin venait à se conformer aux intentions de la chambre, le contrat de confiance passé entre eux serait remis en cause. Sa décision pourrait également "réduire à néant" la politique sociale, la politique d’investissement et la volonté de réduire les impôts avant 2020, estiment les élus. En conséquence, ils lui confirment leur demande d’audience.  

Et d’ajouter, "la majorité municipale ne démissionnera bien évidemment pas et elle se tiendra soudée pour défendre les intérêts de la population". Des actions pourraient d’ailleurs être menées très prochainement. Les élus se réuniront ce lundi 9 juillet à 8h30 sur le parvis de la mairie de Saint-Louis pour les détailler.