Alerte aux faux Bois d’Arnette, quand les communes confondent les plantes endémiques de La Réunion

Le parti Génération Ecologie alerte sur la plantation de faux Bois d'Arnette à Saint-Louis.
Génération Ecologie alerte sur l’erreur commise par plusieurs municipalités, qui ont planté de faux Bois d’Arnette dans leur espace public, au lieu de l’espèce indigène de La Réunion. Si la version péi possède des vertus médicinales, le faux est toxique à la consommation.

Végétaliser les villes avec des espèces endémiques ou indigènes de La Réunion, la démarche est désormais plutôt bien adoptée par les collectivités de l’île. Mais voilà, encore faut-il ne pas se tromper. 

Attention aux faux Bois d’Arnette

Certaines communes auraient en effet planté par erreur du faux Bois d’Arnette sur leur espace public. Une première alerte a été donnée en novembre dernier par les Amis des Plantes et de la Nature de Raymond Lucas.

Les communes de Sainte-Rose et Saint-Joseph ont corrigé le tir, en revanche ce n’est pas encore le cas pour Saint-Louis, notamment à Bel-Air, au Gol-les-Hauts et vers l’église de la Rivière.

Hier, samedi 19 août, la branche réunionnaise du parti Génération Ecologie a fait part de son inquiétude de la présence persistante de ces plants. Son référent à La Rivière Saint-Louis, Yanis Fontaine, passionné de botanique, craint que cette erreur puisse avoir des conséquences néfastes.

 

Le vrai a des vertus médicinales, le faux est toxique

Le faux Bois d’Arnette présente deux dangers, explique-t-il, un pour la biodiversité et l’autre par rapport aux usages de la médecine traditionnelle.

D’une part, il s’agit d’une espèce exotique à l’important pouvoir de dissémination, ce qui est particulièrement inquiétant lorsqu’elle se situe dans des espaces sensibles, comme l’étang du Gol.

D’autre part, le Bois d’Arnette indigène de La Réunion, intégré à la pharmacopée locale, est très utilisé dans les tisanes, notamment en décoction pour les rhumatismes et l’arthrose, " donc la population locale s’en sert beaucoup ", insiste Yanis Fontaine.

Nous ce qu’on a peur, c’est que les gens, comme c’est à portée de main sur les abords de routes, ils se trompent et qu’ils prennent ce faux Bois d’Arnette qui peut être toxique si on le prend en tisane. Yanis Fontaine, référent à La Rivière Saint-Louis de Génération Ecologie

Yanis Fontaine, référent à La Rivière Saint-Louis de Génération Ecologie

 

Savoir faire la différence

Il est donc important de bien savoir différencier les deux espèces. Le véritable Bois d’Arnette a des feuilles fines et longues, qui sentent la pomme quand on les frotte. Le faux Bois d’Arnette est ressemblant, mais il ne faut pas s’y tromper. Difficile de faire la différence, confirme le tisaneur Tiburce.

Les deux se ressemblent. Pour bien reconnaître le Bois d’Arnette, le vrai et le faux, des fois c’est par le bois qu’on reconnait. L’écorce n’est pas de la même couleur.

Tiburce, tisaneur traditionnel

 

Son conseil : " il vaut mieux ne pas ramasser ce qu’on ne connaît pas ".

Le faux Bois d'Arnette est plus haut et possède des feuilles plus larges, qui ne sentent pas la pomme quand on les frotte.

 

Arracher les faux et replanter de vrais endémiques

Vincent Defaud, le porte-parole de Génération Ecologie, demande qu’il soit procédé, comme à Sainte-Rose et à Saint-Joseph, à l’arrachage des pieds de faux Bois d’Arnette. " Toute erreur est humaine ", concède-t-il, suggérant de les remplacer par des espèces endémiques ou indigènes " qui ont d’énormes vertus médicinales et éviter tout danger ".

De son côté, la mairie de Saint-Louis assure s’emparer du sujet. Elle veut tâcher d’identifier de potentiels faux Bois d’Arnette, mais aussi de comprendre comment ils sont arrivés là.

Regarder le reportage de Réunion la 1ère : 

Alerte aux faux Bois d’Arnette, après Sainte-Rose et Saint-Joseph, Saint-Louis va arracher les mauvais pieds de bois. ©Réunion la 1ère