Un centre hospitalier dégradé, des centres de dialyses et des établissements médicaux hors service, et des blessés à soigner par centaines. Afin de prendre en charge les patients les plus en difficulté et soulager un appareil de santé sous pression depuis le passage du cyclone Chido samedi 14 décembre, des évacuations sanitaires entre Mayotte et La Réunion ont débuté lundi 16 décembre.
Avions militaires médicalisés
Mardi 17 décembre, c'est un nouvel avion militaire de type CASA médicalisé qui a atterri à l'aéroport de Pierrefonds. À son bord, trois patients transférés vers le CHU Sud en ambulance. "Le service de santé des Armées a cette capacité à médicaliser certains de nos aéronefs, dont les CASA qui sont basés ici, pour rapatrier, dans un ordre priorisé par l'ARS et le centre hospitalier de Mayotte, les blessés les plus urgents", expliquait dimanche 15 décembre le général Jean-Marc Giraud, commandant supérieur des Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien.
Une quarantaine de patients en deux jours
Un autre appareil transportant trois patients était attendu dans la soirée de mardi, ainsi qu'un troisième avec une quinzaine de personnes à dialyser. La veille, 21 grands diabétiques avaient déjà été évacués vers La Réunion pour pouvoir réaliser leur traitement. Ce qui porterait à une quarantaine de le nombre d'"évasanés" en deux jours.
"Nous avons, à la demande des autorités sanitaires de Mayotte, organisé la réception de patients en urgence absolue, ou qui sont dans une situation un peu instable au point de vue santé pour leur donner toute chance de s'en sortir" explique Gérard Cotellon, directeur de l'agence régionale de santé de La Réunion.
"L'ensemble des opérateurs de santé mobilisés" à La Réunion
"On les accueille ici, on a mobilisé l'ensemble des opérateurs de santé pour les prendre en charge et répondre à leurs besoins" assure-t-il, rappelant qu'à Mayotte à la suite du passage de Chido, "il n'y a qu'un seul centre de dialyse qui fonctionne sur les quatre."
"Donc, la capacité de prendre en charge les patients des trois centres indisponibles est réduite à néant. Ce sont des patients qu'il faut dialyser deux à trois fois par semaine", rappelle le directeur de l'ARS.
Des patients pour lesquels des solutions d'hébergement ont par ailleurs été trouvées.
Les évacuations sanitaires devraient se poursuivre dans les prochains jours, alors qu'un bilan toujours très provisoire communiqué dans l'après-midi par François Bayrou à l'Assemblée faisait état de plus d'une vingtaine de morts, 200 blessés graves, et 1 500 en urgence relative.