Cyclone Chido : un délégué interministériel à la reconstruction de Mayotte sera désigné par le gouvernement, annonce le Premier ministre

Le Premier ministre François Bayrou à l'Assemblée nationale, le 17 décembre 2024.
Lors de sa première séance de questions au Premier ministre, mardi 17 décembre, François Bayrou a dressé le bilan sur la situation à Mayotte, trois jours après le passage du cyclone Chido. "Pour l'instant, le bilan est incertain", a-t-il dit. Une personnalité sera chargée d'organiser la reconstruction du territoire, comme ce fut le cas lors de l'ouragan Irma en 2017.

Montrer la mobilisation de l'État. Répondre à la polémique. Et se présenter à la hauteur de la tâche qui l'attend comme nouveau Premier ministre. Mardi 17 décembre, quatre jours seulement après sa nomination, le nouveau chef du gouvernement François Bayrou s'est frotté aux députés lors d'une séance spéciale de questions au Premier ministre. Seul lui était présent dans l'Hémicycle pour répondre aux élus.

Sans surprise, nombre de questions ont porté sur la situation catastrophique à Mayotte, ravagée par le cyclone Chido samedi dernier. Le département est aujourd'hui dans un état critique. Les infrastructures sont détruites ou endommagées. La végétation balayée. Les bidonvilles complètement rasés. 

Au-delà de l'urgence sur le court terme, il faudra penser à la reconstruction du territoire, ont pressé les parlementaires. En réponse, le Premier ministre a annoncé qu'un délégué interministériel à la reconstruction serait bientôt nommé, comme lors de l'ouragan Irma, qui avait ravagé Saint-Martin et Saint-Barthélemy en 2017.

Aussi, "le gouvernement va lancer un appel à projet sur des conceptions d'habitations très rapides, préfabriquées, faciles à monter, pratiques à mettre en place et pas trop chères" pour permettre de loger le plus rapidement possible les sinistrés, qui ont parfois tout perdu.

50 % du réseau électrique rétabli

Trois jours après la catastrophe, les autorités ne sont toujours pas en mesure de donner un bilan consolidée des victimes du cyclone. "Pour l'instant, le bilan est incertain (...). Le bilan, c'est aujourd'hui plus d'une vingtaine de morts et 200 blessés graves", a indiqué le Premier ministre. Mais rien de nouveau jusque-là. "Ce bilan peut s'alourdir, nous le savons tous", a reconnu François Bayrou. Le préfet de Mayotte s'attend, lui, à des centaines voire des milliers de morts.

Sur place, la remise en fonction des services essentiels s'accélère. 50 % du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) est de nouveau fonctionnel, a annoncé le chef du gouvernement. Deux des six unités de production d'eau potable ont été remises en route. "À peu près" 50 % du réseau électrique a été remis en route. "D'ici la fin de la semaine, on pourrait atteindre 75 % de remise en route du réseau électrique." Enfin, 80 % du réseau routier est accessible.

Lundi, trois membres du gouvernement sortants - Bruno Retailleau (Intérieur), François-Noël Buffet (Outre-mer) et Thani Mohamed Soilihi (Partenariats internationaux) - se sont rendus sur place pour faire un état des lieux et annoncer de nouveaux renforts. François Bayrou, qui a indiqué qu'il irait dans l'archipel, n'a néanmoins pas précisé quand il le fera. Il ne devrait pas y aller en même temps que le président Emmanuel Macron, qui a déclaré s'y rendre "dans les prochains jours".

François Bayrou a par ailleurs dû s'expliquer sur la polémique naissante depuis lundi. En effet, le locataire de Matignon est vivement critiqué pour avoir préféré se rendre dans la ville dont il est maire, Pau, pour assister au conseil municipal, plutôt qu'à Mayotte, lundi. "Vous n'auriez pas dû vous rendre à Pau", a tancé la présidente des députés La France insoumise Mathilde Panot. "J'étais à la réunion de crise avec le président de la République", lui a rétorqué, cinglant, le Premier ministre.