Cyclone Chido à Mayotte : François Bayrou sous le feu des critiques pour être allé à Pau plutôt qu'à Mayotte

Végétation, cases en tôle, le cyclone Chido n'a rien laissé derrière lui
La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, la députée de Mayotte Estelle Youssouffa ou encore le patron du Parti communiste Fabien Roussel ont ouvertement critiqué le nouveau Premier ministre pour sa gestion de la crise à Mayotte.

"Que le nouveau Premier ministre décide d'aller à un conseil municipal, je trouve ça obscène", a regretté Estelle Youssouffa, députée LIOT de la 1ʳᵉ circonscription de Mayotte ce mardi matin sur franceinfo. Lundi, François Bayrou s'est rendu à Pau pour assister au conseil municipal de la ville, dont il est toujours maire. 
 
"Pour un département qui connaît un drame, ce manque de considération est effarant", a ajouté l'élue, qui dépeint une situation sur place dramatique : "Je suis choquée par la dévastation, par la peine dans laquelle on est, tout est détruit." Elle évoque les routes coupées, les maisons et les toits complètement arrachés. "La préfecture a été détruite, la gendarmerie, la police nationale, tous les services de l'État ont été atteints", a décrit Estelle Youssouffa.

La députée réagit ensuite à la mise en place, dès ce soir, d'un couvre-feu de 22h à 4h : "C'est une bonne nouvelle, c'est nécessaire, mais nous, on demande l'état d'urgence pour permettre à l'armée de se déployer." 

"Être à 100 % mobilisé"

"J'aurais effectivement préféré que le Premier ministre, au lieu de prendre un avion pour Pau, prenne un avion pour Mamoudzou", a pour sa part critiqué Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, un peu plus tôt ce mardi matin sur franceinfo. François Bayrou a en effet présidé lundi soir le conseil municipal de Pau, dont il entend rester maire.

"Face à une telle catastrophe (...) il est important d'être au côté des populations" et "dans ce type de circonstances, il faut être à 100 % mobilisé sur la gestion de crise", a estimé la titulaire du perchoir.

Un premier tacle immédiatement suivi d'un second sur le cumul des mandats des parlementaires, interdit depuis 2014 et remis sur la table lundi soir par le nouveau locataire de Matignon. "Ce n'est pas le bon moment parce que ce n'est pas le sujet", a estimé la présidente de l'Assemblée en listant les priorités telles que le "budget, Mayotte, et toutes les problématiques des Français".

"Totalement indécent"

"Je suis contre le cumul de mandats, je considère que lorsqu'on exerce une fonction, on doit l'exercer à plein temps", a insisté celle qui a été de façon très éphémère ministre des Outre-mer, alors que François Bayrou a confirmé son intention de rester maire de Pau, ce qui est autorisé par loi. "Dans ce type de circonstances, il faut être à 100 % mobilisé sur la gestion de la crise", a-t-elle affirmé.

"C'est totalement indécent de parler de cumul des mandats (...) alors qu'en ce moment on enterre des enfants, des habitants à Mayotte", s'est pour sa part indigné le patron du parti communiste Fabien Roussel sur BFMTV et RMC.

"Tout le monde ne va pas débarquer à Mayotte"

À l'inverse, le chef des sénateurs centristes Hervé Marseille a considéré sur Public Sénat que le Premier ministre "a fait ce qu'il devait faire", alors que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau s'est rendu sur l'île dévastée lundi et qu'Emmanuel Macron a annoncé qu'il s'y rendrait dans les prochains jours.

"Tout le monde ne va pas débarquer à Mayotte", où les responsables "ont autre chose à faire que de recevoir les autorités", a insisté le président de l'UDI, qui s'est par ailleurs posé en "défenseur du cumul des mandats".