La campagne sucrière continue de prendre du retard à La Réunion. Elle ne pourra pas démarrer aujourd’hui dans le Sud. Ce jeudi 21 juillet, les planteurs sont mobilisés devant l’usine du Gol à Saint-Louis. L'usine est bloquée alors qu'elle était en phase d'essais. Une situation que déplore la direction de l'usine.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Hier, les planteurs avaient bloqué l’usine de Bois Rouge à Saint-André, forçant la direction à évacuer les 130 agents du site. Ce matin, la mobilisation se poursuit encore dans l'Est.
Sur les protocoles d’échantillonnages
Après le conflit sur la convention canne ces dernières semaines, cette fois planteurs et industriels s’opposent sur le nouveau protocole d'échantillonnage des cannes.
Les planteurs reprochent aux usiniers de prendre trop de libertés sur les protocoles d’échantillonnages. Mesure de la richesse, taux de fibres : selon les planteurs, ces données doivent être validées par l'ensemble de la filière en comité technique et non dépendre du seul ressort des industriels.
Selon le président de la FDSEA, cette nouvelle procédure pénalise les planteurs.
"Un passage en force de Tereos"
Ce matin, les planteurs ont reçu le soutien de la Chambre d'agriculture de La Réunion. Son président, Frédéric Vienne, dénonce "un passage en force de l'industriel Tereos sur le protocole de campagne ». Il regrette le contournement du comité technique paritaire, où selon lui " les planteurs n'ont pas leur mot à dire".
Une réunion des planteurs doit se tenir ce matin à l'usine du Gol pour décider de la suite à donner au mouvement.
Seize jours de conflit sur la convention canne
Ce nouveau bras de fer intervient après celui sur la convention canne. Le 13 juillet dernier en préfecture, la convention 2022-2027 était signée après seize jours de conflit, de négociations et d’actions coup de poing.
Partage des bénéfices, augmentation du prix de la tonne de cannes, compensation de la richesse : les planteurs avaient finalement obtenu des "avancées historiques".
Pour cette campagne 2022, le gain pour les planteurs serait de 2,8 millions euros. Tereos avait finalement plié alors que le mouvement des planteurs prenaient de l’ampleur avec les soutiens des dockers, des transporteurs, mais aussi des élus.