Du Nord au Sud de l'île, les planteurs ont mené de nouvelles actions pour accentuer la pression sur l’industriel Tereos, ce lundi 11 juillet.
Alors que les négociations de la convention canne n’ont toujours pas abouti, une cinquantaine de planteurs ont manifesté devant l’usine du Gol à Saint-Louis. Ils empêchaient les salariés de Tereos de rejoindre leur lieu de travail. Ce matin, les planteurs de la FDSEA ont aussi bloqué les sites de Langevin, des Casernes et la balance Tamarin de La Saline.
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Des cannes déchargées au Barachois
"Aujourd’hui, nous avons décidé de bloquer notre "patron" Tereos, c’est lui l’acheteur, il doit nous donner des garanties. On va durcir le mouvement devant les usines, affirme Bryan Alaguirissamy, membre du bureau de la FDSEA. Si nous on ne travaille pas, lui aussi ne travaillera plus". "Nous ne nous mettrons pas la population à dos, il n’y aura pas de blocage des routes", assure Bryan Alaguirissamy.
A midi, des planteurs de l'UPNA Réunion ont déversé des cannes sur le Barachois à Saint-Denis. La circulation n'était pas bloquée, mais perturbée.
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"On ne comprend pas le silence de Tereos depuis vendredi donc on reste mobilisé, explique Sarah Sallah-Aly, vice-présidente de la FDSEA. Notre but n’est pas de bloquer la population, mais de montrer qu’on est toujours mobilisé et qu’il ne faut pas nous oublier".
En fin de journée, des dockers sont aussi venus apporter leur soutien aux planteurs en colère devant la préfecture.
La venue des dockers
Demain, mardi, ils décideront d'un éventuel mouvement pour aider les planteurs. Selon la CGTR Port et Docks, "le conflit sur la convention canne aura des conséquences sur leur activité" car "les silos de sucre sont quasiment à sec au Port et 14 emplois seraient directement menacés en raison du retard de la campagne sucrière".
Une réunion décisive mardi, pas de campagne pour le moment
Demain, mardi 12 juillet, une nouvelle réunion est prévue, à la préfecture de Saint-Denis, entre planteurs et usiniers. Ce rendez-vous semble décisif.
Les planteurs ont multiplié les actions coups de poing depuis deux semaines. La campagne sucrière devait démarrer cette semaine dans le Sud et la semaine dernière dans l’Est de l’île. Mais pour l’instant, il n’en est rien.
Une convention canne pour six ans
"On espère signer demain, assure Bryan Alaguirissamy, membre du bureau de la FDSEA. Mais vue l’état actuel des négociations ça va être difficile. Téréos nous réclame encore de l’argent et ne met rien sur la table. On ne peut pas accepter ça, car on va devoir supporter cette convention pendant six ans". "On restera mobilisé le temps qu’il faudra", ajoute-t-il.
La semaine dernière, le passage à La Réunion de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Jean-François Carenco, son ministre délégué aux Outre-mer, n’a pas permis de résoudre le conflit entre planteurs et usiniers.
L’optimisme du gouvernement
Des entrevues ont pourtant eu lieu pour tenter de trouver une sortie de crise. Ces derniers jours, la balle était dans le camp de Téréos qui refuse jusqu’à présent les conditions proposées par les planteurs et par l'Etat.
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Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s’est toutefois montré optimiste à son départ de l’île, samedi, estimant que "le dossier devrait avancer sous peu". Il avait rappelé que 130 millions d'euros étaient alloués par le gouvernement pour que cette filière puisse survivre. "Je suis sûr que dans les prochaines heures cet accord sera signé", avait-il déclaré. Réponse, demain, mardi.