Le bestiaire asiatique joue les prolongations au MADOI

Au MADOI, l’exposition dédiée aux animaux fabuleux, symboliques et sacrés se poursuit jusqu’au mois de septembre
L'exposition "Bestiaire" du MADOI qui a débuté en juin 2022 sera finalement visible jusqu'en septembre à Saint-Louis. Elle donne à voir ces animaux sacrés, symboliques ou fabuleux largement représentés sur les objets du quotidien dans les cultures indienne et chinoise.

Depuis le mois de juin 2022, le Musée des arts décoratifs de l’océan Indien (MADOI) à Saint-Louis propose l’exposition “Le Bestiaire du MADOI” autour des “animaux fabuleux, symboliques ou sacrés” des légendes asiatiques. Une exposition qui a trouvé son public et qui sera prolongée de plusieurs mois au musée régional.

 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Mais que peut-on y voir ? Un bronze du Japon de l’époque Meiji représentant une grue passant les âmes des défunts perchée sur une tortue-dragon. Ou encore une cavalcade de daims pour symboliser la longévité ou la réussite sociale. Derrière chacun d’eux, un symbole, un sens caché.  

Au MADOI, l’exposition dédiée aux animaux fabuleux, symboliques et sacrés se poursuit jusqu’au mois de septembre

Un univers riche en symboles 

Comme l’explique la directrice du MADOI, Anne-Laure Garaios, le motif “zoomorphe”, soit animal, apparaît souvent dans les collections du musée. “Je me suis focalisée sur l’univers du symbolisme du bestiaire chinois et du panthéon hindou”, ajoute-t-elle. Il faut dire que cet univers est riche en symbolisme. “Rarement quand on représente un animal sur un objet c’est le fruit du hasard. Souvent il y a des références et une signification pour la culture qui a façonné cet objet sur lequel cet animal est représenté”.  

Exemple avec les décors chinois où peuvent se cacher des messages, que l’exposition nous apprend à décoder. “Ils se lisent comme des rébus, et la figure animale est souvent utilisée pour dissimuler ces messages. On donne un peu aux gens les grilles de lecture pour comprendre ce qu’ils voient quand ils regardent une porcelaine ou une soie de Chine”, explique la directrice du musée.  

Au MADOI, l’exposition dédiée aux animaux fabuleux, symboliques et sacrés se poursuit jusqu’au mois de septembre

Des lions gardiens chinois bien particuliers

Les lions gardiens chinois eux, ont une fonction propre. “Ils sont souvent représentés par paire, un mâle et une femelle : le mâle a la patte souvent posée sur une sphère, et la femelle est avec un lionceau. Ce sont des figures importantes du bestiaire chinois, qui sont capables de discerner le bien et le mal, les mauvaises intentions, c’est pourquoi on les retrouve souvent à l’entrée de temples, de pagodes. Elles se sont démocratisées et on peut les retrouver, même à La Réunion à l’entrée de restaurants”, explique la directrice du MADOI, Anne-Laure Garaios. Des lions qui toutefois, ont une apparence peu habituelle. Crinière bouclée, corps trapu, air terrifiant... Il y a une explication toute simple à cela, selon Anne-Laure Garaios : “Le lion est figuré de façon un peu fantaisiste en Chine parce qu’il n’en est pas originaire mais son image est arrivée avec le bouddhisme”. 

Un panthéon hindou riche en représentations animales  

Direction un autre pays d’Asie : l’Inde, dont le panthéon hindou regorge aussi de représentations animales que l’on peut admirer au gré des tentures, meubles, et autres objets exposés. On y voit là des animaux sacrés qui ont une place importante : ce sont même des dieux, tels que Ganesh le dieu à tête d’éléphant, Hanuman, représenté sous la forme d’un singe... D’autres font office de “vahana”, ou de monture comme le paon, le cygne ou le boeuf : ils sont là pour renforcer le pouvoir de la divinité.  

Toutes ces décorations et objets du quotidien aux aspects secrets sont à découvrir au MADOI à Maison Rouge à Saint-Louis au-delà du 31 janvier 2023, date à laquelle l'exposition était censée être clôturée. C'était sans compter l'attrait du public pour ces animaux mystérieux et chargés d'histoire(s), qui a jusqu'au mois de septembre 2023 pour s'y rendre, à nouveau, ou pour la première fois. 

Au MADOI, l’exposition dédiée aux animaux fabuleux, symboliques et sacrés se poursuit jusqu’au mois de septembre