Saint-Louis : 18 mois de prison et 10 ans d'inéligibilité requis contre Cyrille Hamilcaro dans l'affaire de la gestion "en misouk" de la mairie

Cyrille Hamilcaro est arrivé en début d'après-midi au palais de justice de Saint-Pierre
L’ancien maire de Saint-Louis Cyrille Hamilcaro est soupçonné d’avoir continué à gérer la commune "en misouk", malgré son inéligibilité, après que Patrick Malet ait pris sa succession en juin 2014. Lors du procès, ce jeudi, le parquet a requis à son encontre une peine de 18 mois de prison et 10 ans d'inéligibilité.

Les magistrats du tribunal judiciaire de Saint-Pierre se sont penchés ce jeudi après-midi sur l'affaire de la gestion "en misouk" de la mairie de Saint-Louis qui met en cause l'ancien maire Cyrille Hamilcaro ainsi que Patrick Malet, son successeur à la tête de la municipalité en juin 2014.

Cinq ans d'inéligibilité requis contre Patrick Malet

Le parquet a requis une peine de 18 mois de prison dont 10 ferme, 10 ans d'inéligibilité ainsi qu'une interdiction d'exercer dans la fonction publique pendant trois ans pour le premier. Patrick Malet risque, lui, 8 mois de prison avec sursis, 5 ans d'inéligibilité, 5 ans d'interdiction d'exercer dans la fonction publique et enfin 10 000 euros d'amende, toujours d'après les réquisitions du représentant du Ministère public. Le tribunal rendra sa décision en délibéré le 28 avril prochain.

Le compte-rendu d'audience de Lyz Dumont sur Réunion La 1ère :

Procès : prison ferme requise contre Cyrille Hamilcaro

Cyrille Hamilcaro, "consultant bénévole"

Pour rappel, peu après son élection au mois de mars 2014, Cyrille Hamilcaro avait dû démissionner de son mandat, alors que la Cour de cassation ayant confirmé sa condamnation en appel à cinq ans d'inéligibilité, dans le cadre de l'affaire dite des marches truqués de la Civis.

Mais l'ancien maire est soupçonné d'avoir continué à diriger la commune dans l'ombre de Patrick Malet, selon les résultats de l'enquête révélée par la Chambre régionale des comptes deux ans plus tard. Le dossier avait alors été transmis à la justice.

En mars 2016, Cyrille Hamilcaro s'était pour sa part présenté comme un "consultant bénévole" dans un mail adressé au personnel de la mairie. Avec Patrick Malet, il doit ainsi répondre "d'exercice illégal de la fonction d'élu".

L'ancien maire de Saint-Louis Patrick Malet, aux côtés de son avocat Me Georges-André Hoarau

L'épouse de l'ancien maire également poursuivie

Les deux hommes sont également poursuivis pour "prise illégale d’intérêt". Une troisième personne est mise en cause à leurs côtés : il s'agit de Nathalie Latchoumy dont l’embauche au CCAS aurait été favorisée par le maire d'alors, Patrick Malet, et Cyrille Hamilcaro, qui n'est autre que son compagnon.

Poursuivie pour recel de biens consécutif à une prise illégale d’intérêt, Nathalie Latchoumy risque une amende de 60 000 euros ainsi que trois ans d'interdiction d'exercer dans la fonction publique, en plus de trois ans d'inéligibilité, selon les réquisitions du parquet.

L'autre affaire mettant en cause Cyrille Hamilcaro

Parallèlement, Cyrille Hamilcaro était aussi jugé pour des faits présumés de "complicité de détournement de données personnelles". Alexandra Dorval, son ancienne secrétaire, aurait détourné une liste contenant des informations personnelles dont il se serait servi pour s'adresser aux 1 870 employés de la commune, durant la campagne municipale de 2020. Des courriers affranchis avec les moyens de la mairie pour un préjudice d’environ 1 400 €. 

Alexandra Dorval avait reconnu les faits après s’être spontanément dénoncée en octobre 2019. Le ministère public demande 3 mois de prison ferme pour Cyrille Hamilcaro et 6 mois avec sursis ainsi que 1 000 € d’amende pour Alexandra Dorval. Tandis que la défense réclame la relaxe. La décision des magistrats sera également connue le 28 avril prochain pour cette seconde affaire.