Le riz est la base des repas créoles. Les Réunionnais consomment en moyenne 60 kilos par an et par habitants. Aujourd’hui, le riz est principalement importé, mais des agriculteurs et des particuliers tentent de relancer une production locale pour assurer une sécurité alimentaire.
"On en mange tous les jours, il faut penser à l’avenir, à nos marmailles", assure Eric Taristas. Il n’est pas agriculteur, mais il a réussi à faire pousser du riz sur 200 m² dans les hauts de Saint-Paul.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Une filière renaissante
Eric a eu une sorte de coup de foudre en découvrant une parcelle de riz plantée par Roland Turpin. Cet agriculteur en plantait déjà dans les années 80, avec la promesse d’un bel avenir pour la filière renaissante.
"Dans l’Ouest, on a fait autour des 40 tonnes, puis il y a eu le court-circuitage de la Soboriz qui a baissé le prix du riz à dix centimes le kilo, donc nous n’avons pas continué", explique Roland Turpin.
Depuis plus de 50 ans, la Soboriz usine et conditionne le riz venu d'Asie pour La Réunion et la zone Océan Indien
Une sécurité face à la menace sur l’approvisionnement
Le confinement dû à la crise covid l’an dernier, puis la menace sur l’approvisionnement de l’île, ont donné des idées à une vingtaine de particuliers et d’agriculteurs. Ils se sont regroupés au sein de l’association Riziculteurs 974.
Pour Frédéric Amany, technicien à la chambre d’agriculture et coordinateur Riziculteurs 974, il est important "d’avoir une filière et du riz qui nourrit le planteur et le consommateur". "Même si le consommateur mangera ce riz une fois de temps à autre car c’est un riz particulier de La Réunion, c’est tout de même une sécurité en cas de catastrophe", assure-t-il.
La guerre en Ukraine et la crainte d’une pénurie de blé et de d’autres matières premières les confortent dans leur projet. C’est aussi une manière de participer à l'autosuffisance alimentaire.
Objectif de 30 hectares d’ici deux ans
Avec un rendement de six tonnes à l’hectare, il est encore difficile d’envisager couvrir les 50 000 tonnes importées chaque année. Eric Taristas donnera lui la moitié de ces 70 à 80 kilos de riz récolté à l’association.
Riziculteurs 974 a pour objectif de réussir à mettre en culture trente hectares de riz d’ici deux ans.