Depuis le 12 juillet dernier, les salariés de la régie communautaire de l'eau et de l'assainissement de l'Ouest sont en grève. Un mouvement de protestation suivi par une majorité du personnel. Seules 35 personnes assurent le bonne gestion du site.
Baisse du pouvoir d’achat des salariés
Prime d’intéressement, remise en cause des acquis sociaux ou encore baisse des indemnités d’astreinte, les salariés de la Créole craignent de voir leur pouvoir d’achat se dégrader. Mobilisés depuis 6 jours, ce lundi 17 juillet, ils ont tenu, dès 8h, un piquet de grève devant les locaux de leur entreprise.
On réclame le maintien de notre prime d’intéressement, qui a été supprimé par la direction, unilatéralement, et la non-remise en cause de nos acquis sociaux et notamment les indemnités d’astreinte pour lesquelles une baisse de 20% a été votée au conseil d’administration lors des débats d’orientation budgétaire.
François Smith, secrétaire du Comité Social et Economique de l’entreprise
Hausse du prix de l’eau pour les usagers
Dans le même temps, le prix de l’eau va être facturé plus cher aux usagers. Un paradoxe pour les salariés en grève, qui ne comprennent pas une telle situation.
" Aujourd’hui, on ne comprend pas qu’on veuille réduire notre pouvoir d’achat, tout en votant pour la population une augmentation de 10% du tarif de l’eau potable ", ajoute le syndicaliste.
Un dialogue difficile
Lors d’un précédent conflit, un protocole de sortie de crise avait pourtant été signé en octobre 2021. Les conditions avaient alors été négociées.
Ce qui est impressionnant, c’est qu’au bout de 4 jours de mobilisation, la direction n’est jamais venue nous voir. Elle est là, mais elle doit toujours rendre des comptes aux élus et au président du TCO. Et tant qu’elle n’a pas leur retour, elle ne décide de rien.
Eric Baptiste, délégué syndical
Les précisions d'Eric Baptisto, délégué syndical CGTR, sur Réunion La 1ère ce mardi 18 juillet :
Parmi les revendications portées par la CGTR, le renouvellement du versement de la prime d’intéressement et une hausse de 3,9% des salaires. 66% du personnel est gréviste, seules 35 personnes font tourner l’entreprise pour le moment, explique le syndicaliste, qui ajoute " on va voir jusqu’à quand il va tourner ".
Cette prime d'intéressement instaurée en 2013 et qui devait être reconduite cette année représente "un manque à gagner d'environ 2 200 euros pour les salariés", explique Eric Baptisto.
Une réunion, pas d'engagement
Une réunion a eu lieu avec la direction ce lundi après-midi à 14h, mais aucun engagement n’a pour le moment été pris. Une nouvelle rencontre aura lieu ce mardi après-midi. "On espère avoir une avancée et obtenir la prime ou une compensation", explique Eric Baptisto, délégué syndical CGTR.
De son côté, la direction affirme être ouverte à une compensation pour palier la suppression de la prime d’intéressement, mais attend l’aval du conseil d’administration.