Mouvement de grève inédit à la Kaz Oté. Une partie de la trentaine de salariés est en grève depuis ce matin. L’association qui accueille et soutien les personnes dépendantes est aujourd’hui fermée, décision de la direction. Les grévistes espèrent qu’un dialogue s’instaure.
Lieu d’accueil et d’accompagnement pour les personnes qui souffrent de conduites addictives, la Kaz Oté, installée à la Grande Fontaine à Saint-Paul, fait partie du Réseau Oté. Ce lieu joue un rôle important dans le soutien qui leur est apporté.
L’association, fondée il y a 20 ans, est spécialisée dans la prise en charge complète des personnes dépendantes, en proposant un accompagnement pluridisciplinaire. Médecins, infirmiers, travailleurs sociaux et psychologues travaillent ensemble sur chaque situation.
Un mouvement social inédit
La trentaine de salariés de la structure était appelée à cesser le travail ce lundi 1er février, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail et le management mis en place par la direction depuis un an.
Un appel suivi par une partie d’entre eux. Les grévistes sont soutenus la Fédération Sud Santé, ainsi que par la maire de la commune de Saint-Paul, Huguette Bello. Elle s’est rendue sur place ce lundi matin. Le Réseau Oté est l’un des partenaires santé de la commune, en matière de prévention et de sensibilisation à la consommation de drogues.
Défendre les valeurs sociales et l’esprit du lieu
Les grévistes citent pour exemple la situation d’une salariée de 62 ans, " qui a porté l’association pendant plus de 20 ans ", mise à pied sans salaire du jour au lendemain, à quelques jours de sa retraite. Ils dénoncent également le non-paiement de certaines heures travaillées et le refus du dialogue social.
Avant tout, les grévistes veulent défendre le caractère si particulier de cette structure, aux nombreuses valeurs sociales, et sa singularité par rapport aux autres services d’addictologie de l’île. " Un esprit dont on a l’impression qu’on est en train de détruire depuis plus d’une année ", explique Bernard Gillet, délégué syndical Sud Sociaux Solidaires.
Les salariés en grève demandent à être reçus par la direction, laquelle n’a pas souhaité répondre à nos questions. Elle a fermé aujourd’hui les locaux de l’association au public.
Le reportage de Réunion la 1ère.